Il était temps… Le Parti socialiste a toujours dénoncé cette mesure phare du bouclier fiscal du candidat Sarkozy, la jugeant coûteuse, inefficace et inégalitaire. En 2010, cette mesure coûtera 1,5 milliard d’euros sans avoir significativement contribué à la décision d’achat de logement par les ménages.
Mais cette mesure ne sera une bonne mesure que si le milliard et demi d’euros de recettes qui sera ainsi économisé en 2011 reste bien dans le budget du secrétaire d’Etat au logement… Or rien n’est moins sûr et peut-être assiste-t-on là, une fois de plus, à un dépouillage de la politique nationale du logement…
Consacré au logement, ce milliard et demi pourrait servir à financer la construction de logement social (alors qu’aujourd’hui le gouvernement assèche durablement et dangereusement les capacités d’investissement des organismes de logement social), à renforcer le dispositif ANAH pour la réhabilitation des logements existants et qui se dégradent faute de moyens d’investissements des « petits » propriétaires, à relancer un plan de développement de l’accession sociale et populaire à la propriété adressé aux ménages primo-accédants et aux ménages modestes.
Pour conclure, le parti socialiste regrette que le vaste chantier national que devait être le logement reste un chantier plus que jamais abandonné. Il s’oppose à l’idée d’un droit au logement à géométrie variable : un « tous propriétaires » adressé aux ménages les plus riches ; l’hébergement d’urgence ou les HLM pour les plus démunis ; l’endettement ou le serrage de ceinture pour les classes moyennes, selon qu’elles accèdent à la propriété ou qu’elles sont locataires d’un marché locatif privé soumis à aucune régulation.
Nathalie Perrin-Gilbert, secrétaire nationale au logement à lire :