Ancien journaliste sportif au Progrès, désormais ardent militant de la cause gastronomique et auteur prolifique de livres à la gloire de nos chefs étoilés, c’est Jean-François Mesplède qui m’a passé « Eloge du mauvais geste » d’Ollivier Pourriol. Cet ouvrage est l’un de ces nombreux bouquins apparus quelques temps avant la Coupe du Monde Sud-Africaine mais, il convient de le dire, un des plus intéressants. Pourriol essaye, vous l’avez compris, de nous dire que les « Mauvais gestes » en question, ceux de Maradona, Zidane, Henry ou Cantona sont en vérité autant de « chefs d’œuvres à l’envers », quasiment des gestes artistiques majeurs. Avec Pourriol, c’est l’agrégé lettré qui se mêle de football et, même si parfois la prose est légèrement gonflante, au bout du compte il s’agit d’un vrai plaisir de lecture.
Depuis les exploits de notre équipe nationale en juin dernier, Pourriol doit pourtant admettre que les gestes presque romantiques de nos « Bad boys » sont désormais balayés par la triste réalité incarnée par les Gallas, Ribéry, Anelka ou Evra, par des loustiques aux comportements et aux inclinaisons douteuses dont il conviendra bien un jour procéder à l’inventaire précis et ce, sans états d’âmes.
> Ollivier Pourriol, « Eloge du Mauvais geste », Nil Editions, 13,50 euros
Lyon, le 6 août 2010.
Photo: DR