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Superflux

Publié le 06 août 2010 par Gommette1

Dans la dernière livraison de son magazine. Michel Eltchaninoff, rédacteur en chef adjoint de Philosophie Magazine taille une croupière au nouveau « gadget » de Steve Jobs, le patron d’Apple. Pour lui, la tablette tactile est un objet de la vacuité communicationnelle qui nous envahit, « l’iPad incarne la contingence électronique, ce qu’on pourrait appeler le pur superflux ».

Son défaut principal serait de ne pas avoir de fonction définie comme le Mac (écrire, produire des images), l’iPod (écouter de la musique) ou l’iPhone (téléphoner), l’iPad ressemblerait à « un sert à tout en forme de sert à rien » (ça c’est moi qui le dit, traduisant les propos de Michel Eltchaninoff), la parfaite incarnation de « l’objet zéro » comme en produit notre société de consommation.

Des objets puissants qui ouvriraient de plus en plus « d’espaces d’aliénation inédits {qui} se forment silencieusement, notamment dans le monde du travail et dans celui de l’opinion, à travers la surexposition aux médias ou la consommation à outrance ».

Si l’auteur de l’article explicite une approche somme toute réaliste, le trait n’en est pas moins forcé. L’attraction pour la modernité sans fil et multifonctions qui associe technologie puissante et design tactile ne conduit pas à de « nouvelles servitudes » ou à une addiction à la connexion obsessionnelle. Au contraire, elle apporte une forme de liberté à vivre le monde partout et tout le temps. Ce « superflux » est le pendant à une recherche de praticité nomade avec laquelle nous nous accommodons complaisamment.

Ce débat n’est pas sans rappeler celui sur la télévision jugée longtemps aliénante et anti-culturante (pardon pour le vilain barbarisme !) par une classe intellectuelle méprisant souvent les consommateurs « attrape-gogo ». Reste que tous ces objets techno attachants qui s’inscrivent dans notre quotidien ne sont que des outils, voire des boîtes à outils dans le cas de l'iPad, nous sommes les seuls maîtres pour presser le bouton on/off.

N’est aliéné que celui qui veut bien l’être. Croire le contraire serait croire que notre humanité est constituée d’une forte majorité de consommateurs « superfous », un point de vue d’intellocrate « supersnob ».


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