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Que ne suis-je ce Dieu dont tant se sentent investi, pour savoir te soulager, petite flamme tremblante, de ta vie désespérément vide.
Que n’ai-je appris à me montrer sous un jour de certitudes absolues, capable alors de t’extraire de cet état éperdu, mains tremblantes et regard fuyant vers d’autres horizons à toi seule visible.
Me voilà devant toi, perplexe de mon ignorance, ne sachant quoi dire à tes muettes questions. Je n’ai que mes mains à donner, pour stopper net un tremblement qui s’envenime, avec l’intime conviction que le problème est ailleurs, là où nul ne pense à aller le chercher.
L’heure tourne au cadran de cette montre stupide. La consigne officielle est de traiter de ton problème en une demi-heure, montre en main. A chaque débordement, je sais la faillite qui se profile, et les récriminations, et les quolibets…
Mais comment s’empêcher d’être humain et de passer dans une autre dimension du temps, moins mesurable certes, mais qui rend chaque seconde aussi importante qu’une vie, avec l’espérance accrochée au silence.
Sans prétention, ignorant et profondément touché, je ne sais que t’offrir deux bras pour te poser un instant, mais même là, rien ne vient du repos que tu mériterais.
Te voilà déjà ailleurs, dans un monde inaccessible à nos pauvres esprits qui cherchent hypothèse rationnelle.
*
Vois, c’est à cette dimension que désormais ils s’attaquent.
A chaque minute son « bling», signe de l’argent que vaut ce temps passé.
Que valez-vous à l’audimat boursier : dix blings, précédent vingt blangs sonores.
Et la joyeuse apocalypse de ce monde qui ne sait que compter et oublie de sentir.
Chaque minute que je perds à tenter de te gagner à la vie, est une dose de TNT dans les rouages d’un pouvoir qui ne connait rien des humains.
Manosque, 24 juin 2010
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