Posté par babelouest le 6 août 2010
L'individu n'a qu'un mot à la bouche, réitéré, asséné, globalisé, institutionnalisé, à la mesure de l'importance qu'il a pour lui-même, et de quelques autres sans doute. Je, Je, Je, Je, Je, tel est le Leit Motiv qui accompagne ses discours, dans la mesure où ses paroles restent audibles et claires. A la mesure des Roys de France, « l'État, c'est moi » assure le monarque pas encore héréditaire. Il empile avec célérité lois, décrets et proclamations, sans se soucier aucunement de leur cohérence et de leur légitimité, quand ce n'est pas de leur constitutionnalité.
Et pourtant…
Plus de la moitié des lois françaises ne sont déjà que des transcriptions, souvent maladroites, de décisions bruxelloises. Qui a pris ces décisions ? Souvent le conseil des ministres concernés par le sujet, parfois celui, encore plus solennel, des chefs d'États et de gouvernements, et puis pour les plus litigieux, simplement la Commission qui se fiche comme d'une guigne des besoins et aspirations locaux.Qui dirige vraiment, aujourd'hui et grâce au traité de Lisbonne, cette Europe dont les citoyens n'ont plus aucune possibilité de crier leur désapprobation ? Dans les faits, nous avons José Manuel Durão Barroso, président de la Commission Européenne, Hermann von Rumpuy, président du Conseil Européen, homme parfaitement inconnu avant sa nomination, Catherine Ashton, Haut Représentant de l'Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, oufff ! Et accessoirement le président du Parlement Européen, Jerzy Buzek. Vous ne le connaissez pas ? Moi non plus.
Ce n'est pas fini ! Puisque notre cher $$$$$$$$ président s'est bousculé pour faire rentrer entièrement l'État français sous la houlette de l'OTAN, le véritable patron des Affaires étrangères est désormais basé à Mons, c'est l'amiral (US, comme il se doit) James Stavridis, le SACEUR. Tout le monde a suivi ? Ce sont les lobbies de Washington qui dirigent le Quai d'Orsay. Bravo l'indépendance chère à nos anciens présidents, avant 1970 !
Tout cela ne serait rien (!), si en fait les conseillers du patron n'étaient eux-mêmes soumis aux suggestions des lobbies politiques, de la Grande Finance, banques, assurances, fonds de pensions, et de ceux des multinationales agro-alimentaires, chimiques, métallurgiques, textiles, pour le peu d'initiatives qui peuvent encore rester aux États. Comme la plupart de ces magnats tiennent aussi l'audio-visuel, voire la presse papier, la boucle est bouclée. Le meilleur exemple n'est-il pas Berlusconi?
Tout ce beau monde se retrouve, se jauge, fricote, dans ces belles assemblées de la super-élite que l'on appelle par exemple les réunions du Groupe Bilderberg ou de la Trilatérale. Les G-quelque chose n'en sont qu'une pâle copie où l'on entérine ce qui a été décidé ailleurs.
Le Nouvel Ordre Mondial est déjà en place, dans l'ombre mais pas en sourdine. Il décide déjà de tout ou presque. Il ne s'agit pas d'une crise conspirationniste, mais d'un fait déjà acquis. Tous les Grands (si l'on peut dire) de ce monde y participent, quelle que soit leur spécialité ou leur fonction. Bien entendu, ce sont les banquiers qui occupent largement le haut du pavé, puisque ce sont eux qui distribuent à leur guise le crédit. Et que l'on ne dise pas que c'est seulement américain, ou seulement « les juifs » (on l'a entendu bien trop souvent). Les personnes en question sont bien au-dessus de ce genre de détail. Dominer est leur raison de vivre, ils n'en ont strictement aucune autre, pas même familiale si le rejeton leur déplaît parce que pas d'accord avec leur passion. En revanche, le népotisme fleurit si le fiston ou la fille a le même but.
Gare à ceux qui restent en travers de leur chemin, qu'ils s'appellent Ahmadinejad, ou le Hamas, ou Chavèz, ou Zelaya, qui l'a payé cher, ou plus tôt Allende… Le meurtre est courant, facile, et impuni. Souvent, il n'est même pas nécessaire, comme pour Zelaya, ou Aristide. On retrouve la plupart du temps la patte du gouvernement US, parce qu'il a l'armée et les services spéciaux les plus abondants, mais pas forcément les plus efficaces (Baie des Cochons, avril 1961).
Où cet état de guerre des plus forts contre les plus faibles mènera-t-il ? Si ces plus forts s'écroulent d'eux-mêmes, par leur propre poids, ce qui n'est pas invraisemblable, le monde peut respirer. Sinon, on peut s'attendre au pire : la disparition de l'Humanité.