Là, il reste un café. Hors de prix, mais c'est la règle dans les aérogares internationaux. Il faut juste faire la queue, longtemps, pour avoir droit à son jus noir à un euro et soixante centimes. Avant, Gillot (oui, on dit encore Gillot) ressemblait à un aéroport. Il y avait un marchand de journaux, un bar, une boutique de souvenirs... Aujourd'hui, plus rien. A part des loueurs de voitures. Une famélique galerie marchande, à l'étage, avec... deux boutiques. Un bistro aux faméliques sandwiches vendus 3,60 euros.
Et dans la salle d'embarquement, c'est pire. Le grand bar à l'étage a été privatisé par Air France qui en a fait un salon VIP. Les couillons qui attendent leur vol (c'est le cas de le dire) ont droit à un minuscule bar, avec trois tables sans chaises ni tabourets, où on est censé machonner son sandwich rassi et hors de prix debout.
Merci l'Unesco, pour le classement des remparts et cirques de l'île de la Réunion. Et bienvenue aux touristes à l'aérogare Roland Garros. Avec ses taxis rapaces qui prennent 20 euros (20 euros !) pour faire les six kilomètres qui séparent cet aérogare fantôme du centre-ville. Merci la chambre de commerce, qui nous fait mettre une pièce de un euro dans des chariots (unique en France) quand on n'a pas forcément de monnaie, fait passer la gratuité du parking -toujours surpeuplé-de 30 à 20 minutes, et plombe d'un tiers les billets d'avion avec des "taxes d'aéroport" dont on se demande, quitte à faire du populisme à la Pierrot Dupuy, si elles ne servent pas à repeindre les murs de la maison de fonction d'Eric Magamootoo.
Enfin, bravo à nos cinq députés pour leur volonté évidente de faire avancer la continuité territoriale. Binvenue dans le hall bourré de monde, mais désert, de l'aérogare internationale Roland-Garros.
François GILLET