Conscient de ce changement manifeste, l’Illusionniste décide d’abandonner les salles parisiennes et de prendre la route pour tenter sa chance en Angleterre – d’abord à Londres, puis – réalisant que la situation est quasiment la même de l’autre côté de La Manche – dans les petits théâtres et les pubs de la côte ouest de l’Écosse. C’est dans l’auberge d’un petit village qu’il rencontre Alice, une jeune fille naïve, qui le prend pour un vrai magicien et qui choisit de fuir sa vie de boniche pour suivre l’Illusionniste sur son périple en direction d’Edimbourg…
Porté par une vision poétique des choses, Sylvain Chomet nous propose un conte à la fois grave léger qui nous amène dans l’univers d’une époque révolue. Un récit presque sans paroles, des personnages romanesques et un graphisme doux et agréable qui fait preuve d’un sens du détail tout à fait remarquable : « L’Illusionniste » mélange nostalgie et mélancolie et entraine le spectateur à la rencontre entre rêve et réalité.
Néanmoins, force est de constater que le film manque de rythme et que l’intrigue reste, en fin de compte, relativement maigre. Par des moments, un certain sentiment d’ennui s’installe (même si le film ne dure que 1h20) et le spectateur reste, en quelque sorte, sur sa faim. Dommage, car le vécu des personnages ne laisse pas indifférent et le film porte, malgré tout, un regard original sur les coulisses d’un univers particulier en pleine phase de mutation.