A propos d’Un poison violent de Katell Quillévéré 2 out of 5 stars
En Bretagne, les émois d’Anna, une adolescente de 14 ans confrontée à la fois au divorce de ses parents, à la puberté, à son amour naissant pour un garçon de son âge, Pierre et à son attirance pour la religion…
Premier long métrage de Katell Quillévéré, Un poison violent est un portrait sensible, tout en observations et en finesse sur une jeune fille qui, en même temps qu’elle se sent irrésistiblement attirée par la religion, cherche en Dieu une manière de dépasser l’angoisse que la découverte de son corps et de la sexualité (deux mondes nouveaux) suscitent. Une sorte de mysticisme qui transcenderait aussi le traumatisme du divorce de ses parents ou la peur de perdre son grand-père qu’elle adore (Michel Galabru).
Procédant par touches, Un poison violent suit une démarche aussi intuitive que celle de son personnage principal. Le film pourrait se rapprocher de Story of Jen. L’adolescente du film de François Rotger avait perdu son père et se sentait elle aussi attirée par la religion. Mais Anna (Clara Augarde), à la différence de Jen, n’est pas attirée par un homme qui pourrait être son père.
En revanche, il y a un intérêt commun et une place majeure accordés aux paysages et à la nature qui exacerbent les sentiments des deux adolescentes. Dans Un poison violent, les paysages du Finistère Nord et des Monts d’Arrée jouent un rôle à part entière. La nature sauvage qui entoure Anna renforce son agitation et ses tourments. Les arbres couchés par le vent et un paysage gris la cernent lorsqu’elle parle avec son père sur la plage. Le ciel est froid, la pluie battante renvoie Anna à ses démons.
C’est ce paysage hostile et mouvant qui accompagne tout au long du film les bouleversements intérieurs, les affres de la jeune fille. Pourtant, en contrepoint de toute la sensibilité que déploie Un poison violent, on peut lui reprocher certaines maladresses et un manque parfois de subtilité. Notamment dans le choix des musiques, trop appuyées voire en décalage avec la poésie des images (scène de moto avec Pierre et Anna au début). On sent trop les intentions de la réalisatrice de vouloir « bien faire »., qui en rajoute dans l’émotion. Dommage que la bande originale ne soit pas très bien sentie. Car elle gâche un peu le portrait de cette adolescente mystique et incarnée…
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