Magazine Politique
Brice Hortefeux installe à Grenoble une nouvelle méthode qui impose des modifications majeures à très court terme. Sont-elles possibles et pourquoi a-t-il fallu attendre cette crise pour que des modifications de ce type soient apportées ?
Les violences urbaines secouent bien au-delà de leurs quartiers directs.
Des questions majeures provoquent des ondes de chocs bien au-delà des seuls volets de délinquance.
1) Défi de la méthode et de l'implication ministérielle : Brice Hortefeux multiplie les déplacements sur le terrain. Pendant combien de temps maintiendra-t-il ce rythme ?
Les déplacements ministériels en région demeure exceptionnels. S'agit-il d'une nouvelle donne dans un pays à la superficie modérée et aux moyens de communication développés ?
2) Défi du suivi transparent des dossiers : par exemple quelles suites concrètes ont été données aux incidents graves du 25 juin ? Dans un premier temps, le quotidien régional avait laissé entendre qu'une plainte de la Ville de Grenoble avait été déposée ou était sur le point de l'être. Puis, un représentant de la Ville dit qu'il qu'il n'y avait pas eu de dépôt de plainte et il ajoutait que ce dépôt était "juridiquement impossible".
Il est quand même étonnant que ces deux questions restent, 45 jours plus tard, toujours sans réponse :
- plainte ou pas plainte ?
- dépôt possible ou pas ?
3) Défi du suivi de la politique de la ville au sens global du terme (quartiers sensibles) et non pas de la Ville de Grenoble bien entendu : il est fait de plus en plus état d'aides financières publiques très importantes qui auraient été versées à des structures exposées ces derniers temps à des mises en cause diverses.
Là aussi, il parait surprenant que cette question reste sans réponse.
Cette absence de réponse traduit 4 défaites :
- la défaite de la Ville de Grenoble comme institution garante de la transparence d'utilisation des fonds publics,
- la défaite de l'opposition municipale qui ne publie pas un tableau clair des délibérations montrant qu'elle joue sa fonction de contre-pouvoir dans cette Commune pas davantage que dans beaucoup d'autres faute de moyens et / ou de volonté,
- la défaite des structures d'informations qui n'investiguent pas,
- la défaite de l'Etat car, en ultime rempart, ne devrait-il pas publier le tableau des aides sur impôts de tous par quartier et par bénéficiaire ?
C'est tout un sytème de pouvoir qui paraît en difficulté sur une question précise de ce type.
4) Défi des suites des aides financières aux quartiers sensibles : l'agglo a-t-elle aidé des commerces exposés à des investigations actuelles ? Le fonds Fisac a-t-il été utilisé et si oui pour quels bénéficiaires et pour quels montants ? Quelles procédures de vérifications préalables sont conduites et quelles procédures de vérifications ultérieures ?
Comment expliquer l'évolution de ce quartier sensible qui semble pourtant avoir reçu des aides publiques cumulées considérables ? Constater c'est bien mais expliquer c'est encore mieux ! C'est par la leçon de cette évolution que des corrections réelles seront contruites dans le temps.
Il serait temps que ces questions concrètes trouvent des réponses concrètes, précises. Les grenoblois, citoyens et contribuables de cette agglomération, attendent toujours.
Ces questions ne mettent pas en cause une "économie souterraine" mais des fonds publics sur lesquels les questions posées n'ont pas de réponse.
L'absence de réponse ou les délais mis à apporter des réponses montrent bien que c'est tout un système de décisions publiques qui est à revoir.
Ce défi du concret sera-t-il relevé dans le temps ?
Si la situation s'est aggravée, n'est-ce pas d'abord parce que ce défi là n'a pas été livré ces dernières années ?
Pourquoi et comment serait-il mieux livré demain ?
Seul ce défi du concret permettra de montrer qu'une nouvelle ère est réellement engagée.
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