Derrière « développement durable », il semble y avoir un fouillis de nobles causes, ce qui fait que l’on ne sait pas très clairement de quoi il s’agit. Mais le seul fait de reconnaître que notre développement peut ne pas être durable est une révolution : au cœur de la pensée anglo-saxonne, qui a eu la haute main sur notre destin ces derniers temps, il y a l’idée que Dieu a donné la Terre à l’homme pour qu’il la modèle à sa fantaisie. Par conséquent, il n’a pas à se préoccuper des conséquences de ses actes, nécessairement bonnes. (Pour Adam Smith, l’homme fait le bonheur collectif en suivant son intérêt individuel. La notion de progrès va probablement dans la même direction.)
Depuis 1995, les gouvernements décident d’Accords Multilatéraux sur l’Environnement. J’y découvre les phrases suivantes, avec surprise :
- « la conservation de la diversité est une « préoccupation commune de l’humanité » ».
- « les êtres humains (…) ont droit à une vie saine et productive en harmonie avec la nature ».
- « Développ(er) la responsabilité de ceux qui causent des dommages (…) tout en évitant le transfert d’activités polluantes ».
- « l’implication des citoyens est indispensable »
- « Les États s’engagent à faire de la lutte contre la pauvreté, de la réalisation du plein emploi et de l’instauration d’une société où règneront la stabilité, la sécurité et la justice, leur objectif suprême ».
- « le droit au logement est reconnu comme partie intégrante des droits de l’homme ».
Gigantesque hypocrisie ? Absurde même ? Le développement durable c’est, en premier, prendre en compte la conséquence de ses actes, ici on a des actes sans conséquences ! Application des théories d’Edgar Schein sur la culture : nous concevons l’idéal en espérant que notre comportement saura s’y adapter ?
Compléments :
- Droit naturel et histoire.