La sélection commune de la rentrée Littéraire de la FNAC

Par Jostein

J'ai participé en juin dernier au jury des adhérents de la Fnac.

Le jury est composé de 400 adhérents et environ 500 libraires et il est chargé de choisir le Livre FNAC de la rentrée 2010.

Le comité Fnac s'est réuni le 15 juillet dernier pour définir la sélection commune des adhérents et des libraires. Les livres retenus sont les suivants:

Le mot de l'Editeur Philippe Rey:

Décembre 1968, Simon et ses copains de son collège anglophone de Bloemfontein, « métropole » de l’État libre d’Orange en Afrique du Sud, s’apprêtent à flanquer une dérouillée au tennis aux péquenots d’un collège technique des environs. Éducation anglaise contre enseignement afrikaner. Les visiteurs débarquent et, parmi eux, Fanie van den Bergh, un garçon qui a partagé l’enfance de Simon à Verkeerdespruit, patelin champion de l’apartheid, village de petits et moyens Blancs afrikaners, servi par ses Bantous parqués dans le township.

La confrontation sportive ravive des souvenirs oubliés et met en évidence, au passage, les conflits raciaux et de classe. Heyns choisit d’explorer le fossé entre Anglais et Afrikaners, fossé dont Simon - fils d’un magistrat anglais « libéral » et d’une Afrikaner – est le reflet. Fanie, lui, est issu d’une des familles pauvres de la paroisse, celles dont s’occupent les dames de l’ouvroir sous la houlette du pasteur Claassen. Car le pasteur préside à tout dans ce petit bourg : sa femme transmet sa parole, les autres s’exécutent. Et les déviants, il y en a évidemment quelques-uns, sont impitoyablement chassés – Steve et sa moto, Trevor et sa chemise rose… Pour ces enfants, il y a surtout l’école, où ils apprennent la vie, à défaut d’autre chose : la bêtise tellement humaine, les amitiés compliquées, les expériences sexuelles, mais aussi l’hypocrisie morale et le conservatisme raciste du monde des adultes…

« Ce qui dès le début distingue ce livre, c’est la qualité de l’écriture : l’humour, l’ironie et aussi le talent de Heynes à user du pouvoir de l’euphémisme. » The Sunday Independent

« Un livre qui dévoile magnifiquement l’hypocrisie morale de l’époque. » Publisher’s Weekly

« Langage riche… personnages superbes… Une histoire qui dépasse celle de l’apprentissage de Simon pour aborder les propres combats d’une société en devenir. » The Los Angeles Times

Le mot de l'Editeur Stock:

En 1992, l’union soviétique s’effondre et la population estonienne fête le départ des Russes. Mais la vieille Aliide, elle, redoute les pillages et vit terrée dans sa maison, au fin fond des campagnes.
Ainsi, lorsqu’elle trouve Zara dans son jardin, une jeune femme qui semble en grande détresse, elle hésite à lui ouvrir sa porte. Ces deux femmes vont faire connaissance, et un lourd secret de famille va se révéler, en lien avec le passé de l’occupation soviétique et l’amour qu’Aliide a ressenti pour Hans, un résistant. La vieille dame va alors décider de protéger Zara jusqu’au bout, quel qu’en soit le prix.
Sofi Oksanen s’empare de l’Histoire pour bâtir une tragédie familiale envoûtante. Haletant comme un film d’Hitchcock, son roman pose plusieurs questions passionnantes : peut-on vivre dans un pays occupé sans se compromettre ? Quel jugement peut-on porter sur ces trahisons ou actes de collaboration une fois disparu le poids de la contrainte ?
Des questions qui ne peuvent que résonner fortement dans la tête des lecteurs français.

Avis de l'Editeur Actes Sud:

1957, Alger. Le capitaine André Degorce retrouve le lieutenant Horace Andreani avec lequel il a affronté l'horreur des combats puis de la détention en Indochine. Désormais, les prisonniers passent des mains de Degorce à celles d'Andreani, d'un tortionnaire à l'autre : les victimes sont devenues bourreaux. Autour de Tahar, figure étonnamment christique de la rébellion, les deux hommes devront trouver les armes pour affronter leurs trahisons intimes. A travers trois personnages inoubliables, rassemblés dans la douleur par les injonctions de l'Histoire, Jérôme Ferrari, avec une magnifique intransigeance et dans une écriture somptueuse, invite le lecteur à affronter l'intimidante souveraineté de l'épreuve au prix de laquelle se conquiert toute liberté digne de ce nom.

Le mot de l'Editeur Flammarion:

À Madrid aujourd hui, une adolescente, un cadre au chômage, un vieux professeur de
piano et un footballeur argentin vont tour à tour éprouver le désir de gagner et la douleur
de perdre. Nourri d une foule de personnages, toutes générations et classes sociales
confondues, ce grand roman choral, sublimé par la prose charnelle et incisive de David
Trueba, brosse un portrait décapant, lucide et désenchanté de notre époque, de ses rêves
de victoire et de ses innombrables défaites.

Le gagnant sera annoncé le 16 août 2010.