Pour résumer: Colline a été Lynn, une mannequin prometteuse, à la beauté naturelle et douce. C’était avant, bien avant. Avant la transformation et les purifications. Pour éloigner d’elle le désir, elle s’est enlaidit, pris du poids à l’extrême, défigurée. Elle voudrait un ange qui l’aime pour elle-même, un ange pur et chaste, asexué. Il n’existe pas pour l’instant. Mais elle sait comment en créer un. Après des tentatives malheureuses, des anges râtés, elle rencontre celui qui pourrait être sa réussite.
Comment je l’ai eu entre les mains : j’avais vu un programme court à la télé qui était consacré à ce roman et où l’auteur était interviewée. Ca a retenu mon attention et j’ai noté, ça avait l’air d’être un projet d’écriture original dans le panorama français.
Impressions de lecture : ♥ la narration, cette syntaxe déformée, ce jeu de pronoms schizophrène : je/elle. Le lecteur sent de suite que ça ne tourne pas rond dans la tête de Colline. Elle a, comment dire, de sérieux troubles identitaires. L’effet est efficace et réussi, ça donne le mal de mer, des frissons, la nausée.
« Parfois Colline à l’impression que mon cerveau liquide s’écoule par un trou dans ma nuque. » p.15
Il m’a manqué un je-ne-sais-quoi de nuances, une fin que je n’ai pas trouvée à la hauteur du reste, pour le mettre dans la catégorie « WOW ». Mais ça se rapproche. Il y a une recherche stylistique, des qualités certaines, et c’est certainement une auteur à suivre.
Ca m’a fait penser à : du Joyce Carol Oates.
Je le recommande : si vous voulez un texte coup de poing, une lecture courte qui réveille comme un coup de fouet. C’est un texte qui dérange, qui met mal à l’aise. A éviter si vous avez facilement le haut le coeur à la vue du sang.
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