C’est au moment où il est en train d’achever le montage d’un film intitulé provisoirement Anhedonia que Woody Allen commence à alimenter le dessinateur Stuart Hample en gags, comme il l’a souvent fait pour la télévision à ses débuts. La première bande dessinée fait son apparition dans divers quotidiens, début octobre 1976, un an après la sortie de Guerre et amour et un an avant celle de ce fameux film rebaptisé Annie Hall qui consacrera définitivement son acteur-réalisateur. On retrouve d’ailleurs dans Inside Woody Allen les principaux protagonistes croqués dans des situations qu’on jurerait sorties d’un film : lui plongé dans des abîmes de perplexité, elle provocatrice et insaisissable dans ces tenues bohème et sous ses chapeaux excentriques qui appartenaient alors à Diane Keaton.
Angoisse et légèreté, dont le second tome est prévu à l’automne, est une œuvre à part entière de Woody Allen qui se lit comme le story-board des saynètes qu’il aurait retirées de ses films. On y retrouve ses obsessions et ses frustrations, et surtout cet humour incisif patiné de psychanalyse qui court comme un fil rouge à travers son œuvre.
Angoisse et légèreté, Woody Allen en comics de Stuart Hample, Fetjaine, 15,90 €.