Lydia Lunch est un de ces mythes dont le rock and roll est particulièrement friand. Chanteuse, écrivaine et plus ou moins actrice, Lydia, de son vrai nom Koch, est issue de la rue new yorkaise. Fugue, inceste, zonant dans l’underground des années soixante-dix c’est avec Teenage Jesus and the Jerks que la chanteuse va s’imposer au point de totaliser aujourd’hui une impressionnante discographie. Plus ou moins tenante d’une sorte de « Spoken words » dans la lignée de Henry Rollins, Lydia Lunch, à partir de sa base de Barcelone continue d’écumer les petites scènes européennes. Alors que peu de ses ouvrages sont traduits en français, « Au Diable Vauvert » vient de mettre à la disposition du public francophone « Déséquilibres synthétiques » (« Will Work For Drugs ») traduit par Virginie Despentes et Wendy Delorme.
Cette compilation de textes parfois proches du chaos est un mélange de fictions et d’entretiens (Hubert Selby Jr, Nick Toshes…) qui valent leur détour. Loin de la noirceur de « Paradoxia » ce recueil pour fans aborde tout à la fois l’Irak ou la religion mais surtout nous plonge dans l’univers cruel de sa jeunesse à Rochester entre une mère inquiétante et un père qui joue la virginité de la fille au poker. « La bête », un autre texte de ces « déséquilibres » nous raconte l’histoire du batteur fou de Teenage Jesus, quelques dizaines de pages résumées par la formule « dope-detox-hosto-prison » par Geraldine Sarratia dans les Inrockuptibles. Recommandé aux amateurs éclairés attirés par le noir.
> Lyndia Lunch, « Déséquilibres Synthétiques », Au Diable Vauvert, 2010, 18 euros.Lyon, le 5 août 2010.