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Nicolas Sarkozy, président perdu d’une France nauséuse

Publié le 05 août 2010 par Hmoreigne

 Tout début juillet, Brice Teinturier, de TNS Sofres, analysait sur Europe 1 l’effondrement de la popularité de Nicolas Sarkozy . Si le directeur général adjoint de l’institut de sondage relevait que dans sa chute le président de la république entraîne la classe politique dans son ensemble à l’exception de l’extrême droite, il notait surtout la présence d’un sentiment diffus, très particulier, dans le pays :On est passé du désenchantement et de la déception à des éléments beaucoup plus forts, presque de l’écoeurement. Mais c’est un climat général On a véritablement une vague de rejet qu’on n’avait pas vu depuis très longtemps à ce niveau-là“.

L’égarement d’un Nicolas Sarkozy contraint de se raccrocher aux branches de la sécurité pour tenter de sauver un mandat dont le naufrage semble inexorable n’échappe à personne. La France est sujette à la nausée. Les journalistes du quotidien Helvétique Le Temps en pleine affaire Woerth-Bettencourt, le 9 juillet dernier, ont voulu sonder le cœur des Français, plus précisément des habitants d’Annecy dans un micro-trottoir saisissant. Trois mots suffisent à résumer l’état d’esprit du moment : indignation, écœurement, exaspération.

Les promesses non tenues tout autant que le sentiment d’un pouvoir dénué de morale et enclin aux turpitudes forment un cocktail explosif. Ecoeuré, le citoyen lambdaa la désagréable impression d’être ravalé au rang de dindon d’une farce forcément tragique.

Sarkozy ground zero. Où va Nicolas Sarkozy? ” s’interroge le très modéré Jean-Marie Colombani sur Slate.fr. Dans le mur évidemment. Il n’y aurait pas lieu de s’apitoyer s’il n’entraînait le pays avec lui.

Entre un Chirac supermenteur dont les dons pour passer entre les gouttes de la justice n’équivalent que son immobilisme politique et un Sarkozy bonimenteur et matamore dont la capacité de réforme est inversement proportionnelle à la violence des mots qu’il emploie, le navire France après avoir rouillé au quai se hasarde dans le cabotage.

La gauche mesure-t-elle pour autant le poids des responsabilités qui pèse désormais sur ses épaules ? On aimerait le croire. A défaut d’un homme (ou d’une femme) providentiel susceptible de faire renouer les français avec une espérance légitime dans des lendemains qui chantent, il lui appartient de démontrer que face à l’hyperindividualisme, elle sait jouer collectif. La dream team qu’avait su constituer Lionel Jospin, l’un des acteurs politiques les plus intègres de ces dernières décennies, constitue un exemple intéressant.

C’est pourtant vers l’avenir qu’il convient de se tourner en refermant aussi vite que possible la parenthèse Sarkozy. A cet égard les primaires de la gauche doivent être appréhendées comme une formidable opportunité de recréer une vague populaire porteuse de changement. Du naufrage actuel il convient de tirer les leçons et de poser des exigences. Le prochain chef de l’Etat devra répondre à trois critères aussi impératifs que cumulatifs : la probité, le volontarisme et la clairvoyance.

Ne te demande pas ce que ton pays peut faire pour toi, mais demande toi ce que tu peux faire pour ton pays” disait John F Kennedy. Il en est de même ici en France pour tous ceux qui aspirent au changement. Nicolas Sarkozy n’a de cesse de répéter qu’il est là pour “faire le job” et que lui, à l’inverse de ses prédécesseurs “prend ses responsabilités”. A nous donc, actionnaires de la maison France de prendre les nôtres et de renvoyer à Neuilly et au Fouquet’s Nicolas Sarkozy et ses amis.

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