La lumière prodigieuse - Fernando Marias

Par Ivredelivres

La lumière prodigieuse - Fernando Marias - Traduit de l’espagnol par Raoul Gomez - Editions Cénomane
J’ai acheté ce livre car en lisant le 4ème de couverture apparaissait le nom de Garcia Lorca.
Nous sommes en Espagne, un journaliste en mal de sujet boit verre sur verre dans le bar «  le plus ringard » qu’il ai jamais vu,  il est là pour « l’hommage populaire de l’Andalousie à son poète » le cinquantenaire de la mort de Lorca, il a bâclé le travail car c’est dur de faire du neuf sur le sujet.
La rencontre d’un vieux mendiant va le tirer de là car abreuvé de Cognac par le journaliste, il livre son secret « En plus Federico García Lorca n’est pas mort en août 1936 »
Et le vieux raconte l’histoire incroyable : jeune homme et vivant de petits métiers il a découvert sur le bord d’une route un corps sans vie, l’époque est dangereuse et découvrir un corps peut vous envoyer directement au peloton d’exécution
mais la curiosité est plus forte et il s’approche du corps « Il était évident qu’il avait été fusillé » mais l’homme n’est pas mort.

«Rien n'est plus vivant qu'un souvenir.»

Alors commence une relation entre les deux hommes qui va durer des années, le blessé est amnésique, muet et incapable de se débrouiller seul et le jeune homme le confie à l’asile proche aux bons soins d’une religieuse.
Les hasards de l’existence vont séparer puis faire se retrouver les deux hommes après trente ans. On peut même croire un moment que l’homme a retrouvé la mémoire « L’homme me regardait. Ses yeux témoignaient qu’une avalanche de souvenirs, ses souvenirs, enfermés pendant presque trente ans, lui revenaient pêle-mêle, avec la violence d’un fleuve sauvage et effréné. » mais est-ce bien la réalité ?
C’est un roman qui m’a beaucoup plu . Sur fond de mystère et de misère, on accompagne le héros et l’on souhaite voir son protégé retrouvé la mémoire. C’est une belle histoire d’amitié que ce roman et le fantôme de Lorca plane en permanence car après tout « Il n’y avait personne qui puisse prouver qu’il avait vu le cadavre de l’écrivain. »
Fernando Marias mène de main de maître cette histoire, un bel hommage à un poète universel qui affirmait «Rien n'est plus vivant qu'un souvenir.»
Un film a été réalisé à partir de ce roman : La luz prodigiosa de Miguel Hermoso dont les critiques parlent comme d’un film « subtil et poétique »