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2 ou 3 succès du web français

Publié le 04 août 2010 par Anthony Hamelle

Le dit @Naro a réussi un coup de maître en ce début août : donner un coup de pied dans la fourmilière assoupie de la communauté francophone des experts et autres "blogueurs influents" en marketing et en communication. Avec ses "10 impostures de la blogosphère marketing française" Genaro Bardi dresse le portrait tout ironique d'une sphère par trop provinciale, repliée sur elle-même, incapable d'innover ou de rayonner tels les nombreux experts, références ou gourous nord-américains : Seth Godin, Brian Solis, Robert Scoble, AdAge, Jeremiah Owyang, etc.

Il s'agit en fait d'un coup de gueule insincère poussé pour gagner un iPad offert non sans ironie par Nicolas Bordas - dont la présence au sein des médias sociaux tort déjà le cou à la thèse de Naro. Les thèses développées par celui-ci, pour la beauté du geste, sont soigneusement mises à sac, en commentaire et sur Twitter, par ceux-là mêmes qui s'enorgueillissent de rivaliser avec les plus brillantes des étoiles du web social nord-américain.

Passons donc sur les 10 fébriles chefs d'accusation pour prendre un contre-pied plus large et dresser une liste, toute aussi subjective que celle de Naro, de 2 ou 3 succès du web français - que d'autres n'hésitent pas à en ajouter en commentaire...

2005 : Non contre Oui

Tce

L'année 2004 est gravée dans nos esprits comme celle de l'émergence des blogs dans la vie politique à la faveur de la campagne d'Howard Dean dans le cadre des primaires démocrates aux États-Unis pour l'élection présidentielle de novembre. Aidé par Joe Trippi, son directeur de campagne qui tirera de cette expérience un très bon livre, ou encore par un certain Joe Rospars, qui se fera remarquer 4 ans plus tard dans l'équipe de Barack Obama, Howard Dean arrivera à lever une armada de blogueurs qui l'aideront à amasser un important trésor de guerre en grande partie constitué de petits dons réalisés via Internet.

Pourtant 2005 me paraît plus importante que 2004. C'est l'année du fameux référendum du 29 mai portant sur le traité établissant une constitution pour l'Europe (TCE) qui a vu s'opposer de manière moins binaire qu'à l'apparence (chaque camp étant balayé par de nombreuses ramifications) les tenants du Oui à ceux du Non. Bien que les premiers disposèrent d'un soutien sans faille de la grande majorité des médias établis (presse, radio, TV), les seconds parvinrent à se faire entendre et à retourner l'opinion en quelques mois seulement grâce à l'influence exercée via de très nombreux blogs dont les arguments furent inlassablement repris dans les tracts et porte-voix du monde IRL (in real life, sur les marchés en d'autres mots).

Cet épisode marque indéniablement un tournant dans la perception du web par les médias et les dirigeants politiques, comme l'ont signalé différents articles de presse en Europe ou remarqué les professionnels des études d'opinion. De technologique, le web est devenu social et a pris place dans le débat public, et cet épisode n'est pas étranger à cette évolution.

2006/07 : Le web comme outil militant

Segoland

Si l'année 2008 et plus particulièrement la campagne de Barack Obama ont marqué le plein essor du web comme outil d'organisation, de militantisme et (pour partie seulement) d'empowerment politique des citoyens, il ne faut pas oublier la campagne initiée fin 2006 pour les primaires socialistes et poursuivie en 2007 pour la présidentielle française par Ségolène Royal et son réseau Désirs d'Avenir. L'équipe web alors mise sur pied, la Netscouade, qui poursuit non sans talent et succès l'aventure de manière autonome depuis lors, avait déployé une stratégie décentralisatrice faisant appel à l'énergie des militants pour remuer des idées, mobiliser d'autres militants et tenter de convaincre, de proche en proche, par influence, leurs entourages respectifs - notamment grâce à leurs blogs respectifs qui font encore aujourd'hui de la communauté de gauche sur le web une force bien plus importante que les communautés de droite.

TED & Lift


Comment ignorer les conférences TED et la profusion d'idées, de nouveautés, de talents partagés en ces occasions. Celles-ci sont nées en Californie, pas en France. Mais dans notre bon vieux pays la FING a eu la bonne idée de lancer les conférences LIFT qui ne sont pas moins riches d'enseignement que leur pendant californien.

2 ou 3 succès rapidement rassemblés dans un coin de ma tête. 2 ou 3 succès parmi tant d'autres passés ou à venir...


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