A la mort de Shah Jahan, Aurangzeb, son 3e fils, qui avait déjà occupé les fonctions de gouverneur du Deccan, du Gujarat et de Balkh en Afghanistan, devient le dernier des Grands Moghols, en 1658.
Musulman fanatique, il fait détruire de nombreux temples hindous, et mène des guerres incessantes contre les rajas hindous du Rajasthan et impose la loi islamique sur l'ensemble de son empire.
Son règne de 50 ans est marqué par l'avancée des conquêtes qui vont donner à l'empire ses dimensions maximales. En contrepartie,
Aurangzeb doit faire face à de nombreuses rébellions, surtout dans les actuels Etats d'Uttar Pradesh, du Madhya Pradesh, et du Penjab.
Si les arts continuent de progresser, c'est dans une autre optique : en effet, la miniature régresse pour mieux obéir aux préceptes islamiques les plus rigoristes, et ce sont les arts relatifs à l'armement qui connaissent un essor : damasquinage, ivoire, jade, mosaïques et pierres précieuses viennent orner les armes blanches et les armes à feu.
L'empereur Aurangzeb n'est pas un grand bâtisseur ; on peut cependant noter la mosquée Badshahi de Lahore, construite de 1671 à 1673 (photo), l'une des plus grandes mosquées en Asie.
Par l'alliance du grès rouge et ses coupoles de marbre blanc, elle rappelle la Jama Majid de Delhi construite par son père, Shah Jahan.
La mort d'Aurangzeb, en 1707, annonce le déclin de la dynastie de ceux que l'histoire a appelés les Grands Moghols. L'économie est au plus bas, et les successeurs d'Aurangzeb, qui n'ont pas l'autorité que demande l'étendue de l'empire, deviennent les marionnettes des divers colonisateurs.
La tombe d'Aurangzeb, aussi austère que le personnage, est située dans un mausolée soufi non loin d'Aurangabad.