Petit retour sur les championnats d’Europe d’athlétisme au cours desquels,
pour une fois, nos athlètes se sont particulièrement distingués.
Je n’ai pas tout regardé pour cause de congés sans trop de numérique,
électronique, bureautique, informatique et tique et tique et toque, mais j’ai
quand même pu en voir un peu et notamment la finale du 3000 mètres steeple
brillamment gagnée par les français, Mahiedine Mekhissi-Benabbad (or) et
Bouabdellah Tahri dit « Bob » (argent) !
Ces 2 athlètes ont fait une course d’équipe superbe, en prenant, dès le
départ une avance importante sur les autres coureurs puis en se relayant afin
de sauvegarder cette avance jusqu’à l’arrivée. Ils étaient clairement au dessus
du lot !
Mais ce qui m’a particulièrement impressionné ce n’est pas seulement leur
performance sportive mais aussi et surtout leur état d’esprit.
Voilà 2 athlètes français d’origine algérienne : les parents de Bob
sont algériens et il a été lui-même naturalisé français par déclaration à l'âge
de 18 ans et Mahiedine est né d’une famille également originaire d’Algérie qui,
à l’occasion de la traditionnelle interview de Nelson Montfort, brandissent
résolument le drapeau français et insistent sur le fait qu’ils sont fiers de
courir pour la France et son drapeau !
Cette même attitude on l’a retrouvée chez beaucoup d’autres athlètes et
notamment chez Myriam Soumaré médaillée d’or au 200 mètres, d’origine
Mauritanienne, qui a passé sa jeunesse dans une cité de Villiers-le-Bel où
résident encore ses parents !
En regardant ces images je n’ai pas pu m’empêcher de me faire 2 réflexions
sous la forme de 2 comparaisons :
Tout d’abord, comme beaucoup probablement, avec l’équipe de France de foot,
le contraste est frappant !
D’un coté un groupe de quasi amateurs, payés des clopinettes, qui ont brillés à force de talent, d’enthousiasme et surtout d’envie et qui clament haut et fort leur amour de la France. De l’autre, des professionnels très grassement rémunérés, qui ont fait des prestations pitoyables et pour qui, manifestement, jouer pour la France ne constituait pas une motivation suffisamment forte pour leur donner envie de se dépasser.
A leur place, j'aurais vraiment la honte, mais je crains pourtant que ça ne
les aient même pas effleurés !
L’autre comparaison, qui m’est apparue comme une évidence, je l'ai faite
avec d’autres « français issus de l’immigration » (selon la formule
consacrée), plus précisément avec ceux qui ne brandissent pas fièrement le
drapeau français mais qui lui crachent dessus, avec ceux qui n’ont pas des
larmes d’émotion lorsque retentit la Marseillaise mais qui la siffle
!
Pourtant ils viennent des mêmes quartiers, ils ont les mêmes origines, la
même couleur de peau, les mêmes difficultés !
A un moment où, à cause de quelques uns, on associe indûment immigration à
délinquance, banlieues à trafique de drogue et voitures volées et, d’une
manière générale, intégration à cause perdue, ces images, ces attitudes font
vraiment du bien !
Elles démontrent que, quelle que soit son origine, sa couleur de peau, ou le
quartier ou l'on vit, que l'on s'appelle Mahiedine, Renaud, Myriam, Christophe
ou Bouabdellah, tout le monde peut participer à la France qui gagne et en être
fier !
Et là aussi, j'espère que l'attitude exemplaire de nos athlètes a bien fait réfléchir tous ceux qui justifient trop facilement les actes des petits voyous qui crachent sur la France, par leur origine, leur couleur de peau ou leur banlieue, mais là aussi je n'y crois pas vraiment !