Par Julie Cadilhac- Bscnews.fr / Dans le cadre vertigineusement plongeant sur la Méditerranée qu'offre le Théâtre de la mer à Sète, la magie fédératrice de la musique a pris toute sa dimension au son de la kora, harpe en calebasse à chevalet et à 21 cordes de Ballake Sissoko. Cet aède, qu'on appelle au Mali, un djeli, a charmé les gradins bondés des sons majestueux de cet instrument ancestral qui a, selon la légende, sept cordes pour le passé, sept cordes pour le présent et sept cordes pour le futur. Improvisations inspirées par la mer qui bruissait derrière lui et l'orage qui grondait faiblement : voilà ce que Ballake Sissoko affirme avoir offert au public sétois ce lundi 2 août.
Ensuite, c'est Salif Keita , ses choristes et ses talentueux musiciens qui ont envahi la piste et ont littéralement, en l'espace de quelques portées, soulevé les coeurs et entraîné dans une danse joviale le public ravi. Pendant deux heures, celui qui chante " je suis un noir, ma peau est blanche et moi j'aime bien ça, c'est la différence", ce génie de la musique malienne moderne, nous a emporté dans un voyage enthousiaste à Bamako, dans le Sahara méridional traversé par les nomades et leurs troupeaux, dans les steppes du centre et la savane du sud. A la fin du concert, au rythme du djembé, beaucoup ont été invités à rejoindre le plateau et ont dansé avec les musiciens et le chanteur au sourire impassible.
Depuis plus de quarante ans, Salif Keita fait vivre la musique malienne; ce lundi 2 août au théâtre de Sète, elle était plus vivante que jamais, aussi séduisante qu'entraînante, aussi colorée qu'inventive, aussi spirituelle que tolérante.
Pour les écouter: