Ernestine Ruben, photographiant un danseur améŽricain, Princeton, 1984, photo Daniel Hennemand
Les souvenirs sont-ils utiles s’ils ne font qu’attiser la nostalgie ? Je n’en suis pas partisan, mais tout de même… Je me souviens du Ciné Flash Club de Vincennes, appelé comme cela car l’entreprise qui l’hébergeait et le finançait via le comité d‘entreprise, Kodak Pathé, ne voulait pas d’appropriation risquée de la marque. Le CFC Vincennes où s’agitaient les plus doués des photographes amateurs et réalisateurs de murs d’images des années 70. Mon gourou de l’époque, Pierre Michelet, le réalisateur amoureux de Venise alignait dix à trente projecteurs Carousel Kodak pour illuminer devant des centaines de passionnés un triptyque d’images magnifiques. Le président, Jacques Brossas, ingénieur fou d’images, de vitesse et de bien d’autres choses, qui par amusement et curiosité développait le Kodachrome manuellement, y compris en moyen format 6×6. Vous imaginez, une telle définition en projection 6×6 ? Evidemment, il était le seul à avoir accès aux produits chimiques indispensables; je peux le dire aujourd’hui, il doit y avoir prescription! Kodachrome de ma jeunesse, évidemment un peu contraste, un peu « National Geographic »! Mais dans notre communauté Kodak, son usage était une évidence.
En termes de pérennité, il faut bien constater que mes milliers de diapos tiennent le choc, même stockées dans des feuilles Panodia en PVC collant à l’émulsion. Rien de constructif dans tout ça si ce n’est pour rappeler que la gestion de la conservation des photographies numériques risque d’être infiniment plus incertaine, mais nous y arriverons !
DH, v1.0