Magazine Régions du monde
Sauvegarder la poésie amazigh revient à contribuer au renforcement de la fierté berbère. C'est le propos de Hamid Baddag, qui vient de publier un ouvrage qui, dans sa première partie, rend hommage à la poétesse Mririda n'Aït Attik (à gauche). Le talent de cette jeune femme fut révélé en 1927 par l'humaniste René Euloge. Cet écrivain français envoyé comme enseignant dans le Haut-Atlas réunit et traduisit ses poèmes dans un livre intitulé "Les chants de la Tassaout". Lire quelques-uns de ces poèmes sous http://guesswhoandwhere.typepad.fr/carnets_de_poesie/mririda_nat_attik/. Hamid Baddag propose que le nom de la poétesse soit donné à une école ou à un foyer féminin.
Dans la seconde partie de son ouvrage, dont la couverture est illustrée d'une magnifique vue de l'Atlas (au centre), ce médecin retraité s'attache à mettre en valeur une poésie non écrite mais en voie d'extinction, nommée Asga. Il restitue des textes dont un cultivateur et un maçon qu'il a rencontrés ont pu se souvenir.
Cet effort de sauvegarde s'inscrit dans un contexte qui s'était exprimé l'an dernier à Paris (voir Hommage à la poésie amazigh au Musée des Arts premiers de Paris). Hamid Baddag vise aussi à élargir la réputation de la ville de Demnate (à droite), située au nord-est de Marrakech et dont il estime qu'elle ne peut se réduire au souvenir d'un quartier juif d'autrefois, qui fut conté par Charles de Foucauld, héros français et... maghrébin (voir http://www.darnna.com/phorum/read.php?2,123661 et Quartier juif au Maroc, le mellah est en voie de disparition ).