A Pont-Saint-Esprit dans le Gard, le pôle de compétitivité Trimatec initie des projets de développement.
Dans une algue, il y aurait à peu près tous les ingrédients qu’il faut pour faire le bonheur de l’industrie énergétique.
En produisant des huiles utiles à la fabrication des biocarburants, la petite plante aquatique constitue une alternative aux combustibles diesels.
Les industriels américains et asiatiques ne s’y sont pas trompés, en investissant massivement sur la micro algue, pour produire des biocarburants. Leurs homologues français ne devraient d’ailleurs pas tarder à leur emboîter le pas. C’est, en effet, une quasi certitude, depuis la présentation, il y a quelques semaines à Montpellier, du projet Salinalgue, aux experts réunis au sein du groupement Algasud. Cette plateforme s’est vue confier la mission de faire émerger des projets à thématiques algues, par le pôle de compétitivité Trimatec basé à Pont-Saint-Esprit, dans le Gard. Cette grand-messe héraultaise a surtout permis au groupe d’experts de Trimatec de présenter à une douzaine de partenaires industriels et représentants de laboratoires, les grandes lignes de Salinalgue. L’ambition est clairement affichée. Il faut se mettre dans les conditions de cultiver des micro algues. En milieu naturel, cette biomasse sert de nourriture aux larves de poissons, crustacés et autres faunes aquatiques. Difficile d’imaginer que l’on pourrait concrétiser un tel projet dans un marais à ciel ouvert.
Il s’agira, par conséquent, de se donner les moyens d’acquérir des photobioréacteurs, pour que la biomasse algale puisse se développer en milieu fermé, c’est-à-dire, à l’abri des prédateurs. L’autre solution consisterait à travailler sur des lacs où l’eau est réputée très salée, comme dans les étangs de couleur rouge rosé de la cité camarguaise d’Aigues-Mortes.
Globalement, la mise en route du projet final devra nécessiter une mobilisation foncière de 6 000 hectares de surfaces. L’opération devrait permettre la création de plusieurs centaines d’emplois. Mais on n’en est pas là. Car plusieurs étapes ont été nécessaires au mûrissement du projet. Deux années ont déjà été consacrées au montage de ce programme porté par la société Biocar et la Compagnie du vent. Le coût de l’investissement étant estimé à 7,5 millions d’euros dont la moitié financés par l’État, et les Régions Languedoc-Roussillon et Provence-Alpes-Côte- d’Azur, au titre du fonds unique interministériel. Cette dotation est destinée au financement accompagné par les pôles de compétitivité, tel que Trimatec.
Dès 2011, on rentrerait donc dans une phase de recherche qui va durer quatre ans. Celle-ci consisterait au lancement d’une série de tests. Des petits bassins de culture seraient développés sur une zone d’expérimentation délimitée dans le territoire de la ville gardoise du Grau-du-Roi. La localité des Salins-de-Giraud, située dans les Bouches-du-Rhône est également pressentie.