Ceci est un album des Black Keys. Le nom de cet album est Brothers. C’est sous cet étrange titre que se dévoile la nouvelle livraison du duo prolifique d’Akron (Ohio), USA. Certes, aucun lien de parenté entre Patrick Carney, batteur de son état, et Dan Auerbach, guitariste multi-manches. Mais assurément frères de talent, sauvagement amoureux de musique américaine. Ce nouvel opus est là pour nous le rappeler une nouvelle fois. Néanmoins, chez The Black Keys point de surplace. Voilà un groupe à l’américanité toujours renouvelée. Le retour aux sources tout en ayant la féroce envie d’en dépoussiérer les coins. Après le Magic Potion de 2006 brut d’artifices et ses riffs de guitares bluesy rongés jusqu’à l’os et le faussement mélancolique Attack & Release de 2008, ce Brothers s’oriente vers un décor plus urbain. Bien sûr, nos deux musiciens conservent avec raison ce néo-blues qui est leur marque de fabrique et qui fait leur succès. Il le font simplement un peu plus frimer. Car ce nouveau disque se veut plus clinquant, pimpant même. Un peu comme si le Mississippi traversait Manhattan et ses habits de lumière. Il s’acoquinerait avec un peu de soul (Never gonna give up, Next Girl, Black Mud et ses sonorités très Stax), se ferait le champion du cool (Unknown Brother, Tighten Up, Ten cent Pistol et son groove suintant à un rythme de sénateur, la grande classe), s’enticherait d’une larme de funk (Sinister Kid). Il s’incrusterait même sur les pistes de danse avec ce Only One, meilleur titre disco-rock depuis le Heart of Glass de Blondie (les Black Keys voudraient-ils, eux aussi, se mettre à faire danser les filles ?). Enfin, il terminerait sa traversée d’un calme tout cosy (These days, ballade sucrée à savourer tout l’été sans modération). Comment terminer cette chronique ? Ah oui ! Ceci est un très bon album des Black Keys. Le nom de ce très bon album est Brothers. Lien : www.theblackkeys.com