Quand je t’aimais,
mes pensées vers toi couraient
et ton image m’enveloppait nuit et jour
comme l’antique volcan qui
de ses cendres ensevelit Pompéi
et son pourtour.
Mais passent les jours.
Aujourd’hui refroidie
la lave rend fertile
les pentes dociles
où mûrissent les vignes.
Que pareillement les pensées
que je t’ai destinées
viennent de leur eau claire
féconder ces vers.
(Ismaïl Kadaré)