L’affaire Woerth-Bettencourt c’est un peu l’histoire sans fin. Au moment où l’exécutif part en vacances, Libération reproduit en Une des extraits d’une lettre du 24 avril 2008 et signée d’Eric Woerth qui démontre que celui-ci, alors ministre du budget, est personnellement intervenu pour obtenir un dégrèvement fiscal de 27 millions sur la succession du sculpteur César. Problème, l’exécuteur testamentaire de l’artiste, Alain-Dominique Perrin, figurerait parmi les grands donateurs de l’UMP. Une parfaite illustration du conflit d’intérêt que représente la détention de la double casquette de collecteur de fonds de l’UMP et de ministre du budget.
Eric Woerth peut prendre des vacances bien méritées à Chamonix, il n’empêche le ministre du travail sort provisoirement de la scène politique totalement carbonisé et décrédibilisé.
Les faits rapportés par Libération contredisent totalement le ministre qui avait assuré s’être toujours tenu à l’écart des procédures réalisées par l’administration fiscale. “Je n’ai jamais déclenché de contrôle fiscal, comme je n’ai jamais empêché un contrôle fiscal“ déclamait fin juin, Eric Woerth, la main sur le cœur.
La mauvaise foi démontrée du ministre ouvre la porte à toutes les suspicions. Libération conclut d’ailleurs son article par une embarrassante interrogation : “Si Eric Woerth est intervenu dans la succession de César, pourquoi ne l’aurait-il pas fait au profit de la milliardaire?”
En tout état de cause ces nouvelles révélations compromettent les chances d’un maintien du maire de Chantilly au gouvernement sur un autre poste. La démission d’ Eric Woerth du poste de trésorier de l’UMP sur injonction de Nicolas Sarkozy est arrivée trop tard.
Epargné jusqu’à présent, le Président de la République lui-même pourrait se retrouver à la rentrée au centre d’une nouvelle tourmente. Un ouvrage de Jean-Galli-Douani, “Clearstream-EADS: le syndrome du sarkozysme ” met en effet directement en cause Nicolas Sarkozy dans des pratiques illégales de recueillement de fonds en vue de la campagne présidentielle de 1995. Des accusations qui viennent s’ajouter au nauséeux dossier du Karachigate.
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