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Il n’est plus de vaines promesses qui tiennent, dès lors que tout est désormais détruit.
Le champ de ruines s’étend bien au-delà du lit d’un fleuve furieux.
Il se détermine en longues litanies d’abandons.
Bourse déliée, que faire quand il n’est plus un kopeck à donner ?
Car c’est un temps obscur qui nous contraint à calculer notre pitance, à regarder avec effroi le creux qui s’ouvre sous nos pieds d’avenir.
Rien, cet état ne saura rien donner.
Il ne connaît que ceux de son rang, et endormir les autres sous le fiel des propos qui se veulent rassurant mais ne font qu’agrandir la fracture.
Rien à attendre, et bientôt plus rien à perdre.
Que la révolte gronde comme orage, grêle, torrent de boue, n’est que juste réponse à l’infâme propos.
Une fois tout perdu, ne reste qu’à espérer un sursaut d’humanité.
Les voyeurs repartis, pelles et balais devront faire le reste.
Le couvercle retombé, eux, nantis qui gouvernent, passeront aux mets fins grassement payés à la source de nos deniers.
Rien à attendre, non, sinon la honte de vivre en cet état, et de devoir s’y maintenir, à défaut de trouver, au monde, une île, un Guernesey, pour accueillir nos rêves d’égalité.
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Sourde colère
Sombre attente
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Manosque, 22 juin 2010
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