Une question me taraude, mes chers lecteurs... Qu'est-ce qui vous fait peur, vous?Ne vous inquiétez pas, je sais fort bien que les festivités environnantes n'appellent pas vraiment mon côté sanguinaire halloweenesque terrifiant. Je ne vous parlerais donc pas de Gremlins (quoi que, en période de fêtes...), de Hobbits ou du Père Fouettard, mais du couple. Bien plus effrayant n'est-ce pas? MouhahahaAh. Je vois quelques regards étonnés qui se disent que le couple est la conception la plus marshmallow et confortable du monde, et d'autres qui pensent avoir tout compris sur moi "Celle-là, elle a peur de l'engagement". Ca vous rassurerait, n'est-ce pas, de me mettre dans votre petite boîte toute carrée toute jolie? Eh ben ça ne sera pas pour tout de suite. Déjà parce que je suis ni carrée, ni ronde (euh?), et ensuite, parce qu'il ne s'agit absolument pas de ça.Que le premier qui n'a jamais eu peur pour son couple, ou dans son couple lève la main. Peur de l'abandon, peur d'être trompé, peur de se tromper, peur de ne pas être à la hauteur, peur de ne pas rendre l'autre heureux, peur d'être prise pour un(e) con(ne), peur d'avoir mal, peur d'être heureux? Respirez... c'est normal. Ou en tout cas pas si anormal qu'il n'y paraît. Seulement voilà, on n'en parle pas. La peur, c'est tabou. Et du coup on panique, on dramatise, on se dit que si on a peur, c'est qu'il y a une raison d'avoir peur, et on pourrait avoir raison, sauf que non. Pas toujours. Et pour cause.Quand on a peur, ce n'est malheureusement pas simplement face à un danger qu'un 7ème sens divin détecte avant nous. C'est aussi face à la possibilité qu'un danger, un traumatisme, une sale blessure enfuie et non résolue ressurgisse et nous replonge dans les mêmes situations destructrices que les aléas de la vie et de l'amour nous ont fait connaître par le passé. La peur n'est alors plus peur saine, mais peur parasite, qui nous empêche d'appréhender l'être aimé pour ce qu'il est, qui met des barrières à ce que notre love story se déroule sans heurt et en parfaite harmonie.Cessons d'avoir peur, me direz-vous. Certes. Ca a l'air simple comme ça, mais il n'en est rien. Parce que ce parasite, mesdames et messieurs, il est très très gourmand. Et il s'alimente, tout le temps, de tout ce qu'il trouve. Il hante nos pensées, nous arrache les tripes, et fera tout ce qui est nécessaire pour nous convaincre que son existence est tout à fait légitime. Et les causes mêmes qui l'ont fait naître (histoire passée douloureuse et meurtrière de nos petits coeurs tous mous) vont nous pousser à le croire: "On ne m'y reprendra pas deux fois" pour finalement nous pousser au bord du gouffre et lui donner raison, alors qu'il avait tort!Comment faire alors? Trouver la force nécessaire pour se convaincre et décider, plutôt que de croire la peur, de croire en notre couple et en l'amour qu'on se porte l'un l'autre. Déclarer la guerre ouverte, non pas à notre partenaire, mais au parasite lui-même. Déjouer sa stratégie machiavélique (qui est évidemment inconsciente pour bien nous compliquer la tâche) faite - entre autres - de doutes qui s'autoalimentent; de mécanismes de défenses; de construction de châteaux forts dans lesquels, croyez-moi, on se sent bien seul et démunis; et d'apparences trompeuses.Ca fait peur hein? Je vous l'avais dit! Mais ne nous avouons pas vaincus! Car se rendre compte de la supercherie (à savoir, celle que la peur à mise en place), c'est déjà l'affaiblir. Reste ensuite, selon moi, une stratégie de contre-attaque à mettre en place: identifier la peur et ses causes, parler avec notre autre des situations blessantes et désastreuses de nos vies amoureuses antérieures, identifier ces fameux mécanismes de défense que nous avons adopté malgré nous, garder à tout prix un semblant de communication avec notre moitié, rétablir la vérité en se détachant définitivement des filtres de la peur et finalement, remplacer la puissance destructrice de la peur par la puissance créatrice de l'amour.Non, ce ne sera pas facile. Mais ça vaut le coup.