Caprices...

Il y a quelques jours, je me suis demandé si l'être humain pouvait clairement ressentir la différence entre un caprice du coeur et un caprice du corps. La réponse est plus complexe qu'il n'y paraît. Voici le fruit de mes pensées.Il existe les caprices du corps purement physiques, où l'émotion et la raison se situent clairement au niveau de la culotte - oui, lecteur masculin, tu es choqué, nous aussi on peut ne penser qu'avec notre sexe. Dans ces cas-là, on sait intrinsèquement que l'histoire ne peut pas aboutir. Elle ne peut même pas naître. Il n'y a pas une chance sur un million que le coeur s'en mêle. Parce que l'attirance n'est que sexuelle. La conclusion est de toute simplicité: à nous la relation sex-friends, booty call du lundi soir, du mercredi après-midi et du vendredi matin (parce que samedi soir c'est pour la vraie romance, en admettant qu'on en aie, ou qu'on en veuille).Ensuite, il y a le caprice du corps fortuit, celui qu'on n'avait pas vu venir, ou plutôt que ça nous a traversé l'esprit mais on a finalement décidé de mettre ça de côté et de devenir "potes", pour en définitive finir par se faire du bien en plus. Même spécificité que le caprice du corps purement physique: il est inimaginable de construire quoi que ce soit, il existe une divergence évidente entre les goûts et projets des concernés, mais la divergence n'est pas absolue ce qui rend une amitié tout à fait possible. La conclusion qui s'impose là est la relation "friends with benefits". Booty calls aussi, mais pas que. Friendly calls tout autant. C'est là toute la différence avec le sex-friend que l'on n'appelle que pour une nuit de passion.Dans les deux cas, attention. Le corps est une machine ainsi faite qu'à un moment ou à un autre il va vous faire ressentir des choses qui vous feront indéniablement vous demander si en fait vous ne voulez pas plus. Dans 95% des cas, vous ne voulez pas plus. C'est simplement votre programmation à la reproduction qui vous lâche des petites bombes chimiques dans le corps. Si les symptômes persistent, trois solutions: changez de partenaire pour un temps - changez de partenaire définitivement - rediscutez les termes du contrat avec le partenaire en question (en dernier recours, n'oubliez pas que vous savez que cette personne n'est pas faite pour vous - en tout cas vous le saviez...).Entrons ensuite dans le domaine du caprice du coeur. Alors là, ça se complique. Déjà, il y a  une distinction à faire entre le caprice du coeur raisonnable et le caprice du coeur irraisonné. Le caprice du coeur raisonnable nous fait nous sentir attirées par le mec qui nous irait à merveille. Il correspond tout à fait à ce qu'on recherche. Il est grand, fort, brun, beau, intelligent, hétéro, drôle, charismatique, il vit dans le même pays que nous, a des goûts et des passions en commun avec nous, il a l'âge qui rentre tip top dans nos critères, l'espace entre son pouce et son index dépasse les 16 centimètres... Bref, un avenir est possible. Le caprice se transforme en crush, et s'il est partagé, mes chéries, c'est peut-être parti pour la romance de votre vie. Ou même celle de quelques mois hein, on ne va pas obligatoirement viser le forever after.Le caprice du coeur irraisonné lui, est fourbe et insidieux. Parce qu'il nous fait nous sentir comme si la personne en face de nous avait tous les critères de la personne qui nous irait à merveille, alors que l'on sait que c'est faux. Les défauts sont gros comme des maisons, mettent tout avenir en commun dans la case "impossible", mais on se dit "ooh c'est pas grave". Alors que si, c'est très grave, sauf si on est une kamikaze du coeur brisé, auquel cas, bah, foncez. Sinon, abstenez-vous, ne cédez pas à la vague d'émotion dans les tripes: oui, il est possible de se retenir de tomber amoureuse. Il faut juste un peu de volonté. Couchez avec un sex-friend ou un friend-with-benefits, ça vous fera du bien, voilà. Car oui, information importante, le caprice du coeur peut tout à fait être un caprice du corps "in disguise". Soyez vigilants de bien décoder vos propres signaux corporels. Si vos dessous ne vous ont pas été retirés depuis quelques temps, envisagez directement l'hypothèse de l'envie de baise (c'est pas très délicat mais ça rime).Bref, mes amis, la distinction est possible et permet d'éviter la confusion, tout en nous autorisant à prendre chaque rencontre pour ce qu'elle est. Car c'est peut-être ce qu'il y a de plus important: comprendre ce que l'on ressent, assumer ses envies, et s'amuser d'être en vie.