Le Pilier de fer de Delhi ou Pilier de fer de Mehrauli est un vestige archéologique et une curiosité métallurgique se trouvant dans le complexe du Qûtb Minâr dans la banlieue de Delhi.
Le pilier mesure plus de sept mètres, en comptant la partie enterrée et le chapiteau, et pèse plus de six tonnes. Il a été érigé par le râja Kumaragupta de la dynastie des Gupta qui régna sur l'Inde du Nord du milieu du IIIe siècle à 535.
Depuis quelques seize siècles, le pilier de fer de Delhi se dresse à cet emplacement et malgré les rigueurs du climat local, en particulier les pluies de mousson, il fait montre d'une remarquable résistance à la corrosion.
L’archéologue britannique Alexander Cunningham, premier directeur de l’Archaeological Survey of India, est aussi le premier à faire analyser le pilier par des métallurgistes qui révèlent, d'après leurs calculs qu’il est composé d’un fer pur à 99,72 %, une qualité obtenue seulement au XIXe siècle en Occident, mais qui semblait courante dès le Ve siècle en Inde. Cependant, cela ne fournit pas une explication à sa résistance.
Le pilier a été analysé une nouvelle fois, en 2002, par une équipe dirigé par R. Balasubramaniam de l'Institut indien de technologie de Kanpur, équipe qui a résolu le mystère. Les métallurgistes ont découvert qu'une fine couche d'un composé de fer, d'oxygène et d'hydrogène (δ-FeOOH), appelé misawite dans le texte anglais, protégeait le pilier de la rouille. Cette couche prit forme dans les trois années qui suivirent l'érection du pilier et gagna lentement en épaisseur depuis, pour atteindre aujourd'hui celle d'un vingtième de millimètre. Dans son papier paru dans Current Science, Balasubramaniam affirme que le film protecteur s'est formé de façon catalytique du fait de la présence d'une haute teneur en phosphore dans le fer, jusqu'à 1% à comparer au 0,05 que l'on trouve couramment dans le fer actuellement. Cette teneur est le résultat du travail des artisans indiens de cette période, qui pour leur fabrication de l'acier, transformaient le minerai de fer en acier en une seule étape en le mélangeant avec du charbon de bois.
En revanche, le haut-fourneau moderne utilise du coke à la place du charbon de bois et de la pierre à chaux pour évacuer vers les scories les impuretés dont la majeure partie du phosphore. Comme quoi, les métallurgiste de l'Inde antique savait faire du bon boulot!
LES COMMENTAIRES (1)
posté le 17 août à 22:28
Intereessant ! Je ne connaisais pas cette curiosité archéologiques. Encore un cliché qui s'effondre sur l'Antiquité...