La réalisation d’une série originale sur les revenants semble désormais très difficile tant l’abondance d’œuvres traitant d’un thème similaire a pu être observée ces derniers mois.
Zombies fait, néanmoins, partie des projets qui méritent que l’on s’y attarde. Dans ce premier opus, Olivier Péru (Lancelot) livre un récit post-apocalyptique bien construit
dans lequel notre monde est plongé en plein chaos. D’emblée, le scénariste propose une accroche très efficace au moyen d’une séquence d'introduction habilement réalisée qui donne le ton et met
rapidement le lecteur dans l’ambiance. L’auteur s’est bien approprié les codes du genre et alterne avec bonheur les séquences d’actions agrémentées d’un certain humour noir, ainsi que les
passages où il prend le temps de développer la psychologie des divers protagonistes. Ainsi, le personnage central, peu attachant au départ de l’histoire, gagne peu à peu notre sympathie dans la
quête qui est la sienne. Loin d’être un surhomme, Sam Coleman tente simplement de survivre à des situations qui le dépassent. C'est donc avec un certain regret que ce premier tome s'achève
tellement la lecture est prenante.
Côté dessins, Sophian Cholet livre des planches particulièrement réussies. Son trait réaliste convient aussi bien aux scènes urbaines qu’à des environnements plus arides. Les cases sont très
lisibles, violentes lorsqu’il est nécessaire, mais sans jamais tomber dans une surenchère gore. Le découpage retenu, notamment pour les scènes mouvementées, suggère une inspiration puisée dans le
cinéma de genre. Cela se révèle payant puisque le dessinateur parvient à impulser le rythme nécessairement énergique pour ce type d’histoire.
La Divine Comédie est une vraie réussite qui appelle une suite du même calibre tant les pistes évoquées laissent entrevoir des développements futurs intéressants. Ceci étant dit, la
façon ingénieuse dont se termine la narration permet également de lire cet album comme un one-shot. Fromage et dessert…