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San Gil, Barichar et Guane

Publié le 02 août 2010 par Jean-Michel Frappier
Le slogan du bureau d'information touristique de San Gil est "San Gil, tierra de aventura". Rafting, escalade, exploration des grottes, trekking ou parapente, ce n'est pas le choix qui manque. Pour nous, l'aventure commence bien avant, à bord de l'autobus. Les routes sinueuses ont raison d'une petite fille qui vomit une substance à l'odeur immonde et insupportable, ce qui déclenche une réaction en chaîne parmi les voyageurs autour de nous. Les fenêtres bloquées, la clim en panne, mais pas question de s'arrêter malgré la puanteur et la chaleur. Le conducteur distribue tout simplement des petits sacs en plastique. Deux heures plus tard, arrivés à destination, on sort en courant, le visage vert et, bizarrement affamés, on se dirige directement vers le marché.Devant la section des fruits, on reste surpris, il y en a une bonne quinzaine qui nous sont inconnus. Pourtant, on en a dégustés de toutes les formes et de toutes les couleurs en Asie. Maracuya, lulo, pitaya, tomate de arbol ............ allez, on en prend un de chaque!
La petite auberge familiale Santander Aleman est un des endroits les plus accueillants où nous avons dormi depuis longtemps. On a l'impression de faire partie de la famille. Quand la maman nous voit avec nos sacs remplis de fruits, elle s'empresse de nous apprendre leurs noms et nous explique comment les manger et les choisir.
San Gil, Barichar et Guane
Trop mûr, pas assez, le jus de celui-ci facilite la digestion, le jus de celui-là soigne les migraines, le lulo rend plus viril (ça, j'en ai pas besoin) et donne une boisson extrêmement aphrodisiaque!
Vous aimez goûter de nouvelles choses, j'ai une gâterie que vous n'avez certainement jamais essayée.

Elle appelle son fils et lui demande de nous amener des hormigas culonas. Il arrive aussitôt pour nous offrir une bonne poignée de « fourmis au gros cul ». Heureusement, on ne manque pas de jus de fruits pour nous aider à les faire passer.
San Gil, Barichar et Guane
Dans le parc El Gallineral, au bord d'un cours d'eau, de longues mousses argentées nommées barbe de vieil homme pendent des grands arbres comme des guirlandes de Noël. À moins d'une demi-heure vers le sud, en suivant la rivière, une promenade en montagne mène aux chutes Juan Curi qui, en se déversant de plus de 180 mètres, crée une piscine naturelle où on peut se baigner. Au centre-ville, les rues toutes plus à pic les unes que les autres descendent dans des angles pas possibles, entre les maisons aux toits de tuiles orangées, vers le parc de la place centrale avec ses superbes édifices coloniaux.

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Pourtant, la plupart des guides de voyage décrivent la ville comme étant plutôt moche. Nous, on pense tout le contraire, mais c'est vrai qu'avec Barichara à moins de 20 km, c'est difficile de faire bonne figure. Tout droit sorti du passé, le village a de quoi impressionner, on dirait que le temps l'a oublié et que les 300 dernières années ne sont jamais passées. Les vieilles allées de pierre zigzaguent entre les superbes maisons et il semble y avoir une ancienne église, un petit parc ou une place publique bondée à explorer à chaque tournant. Contrairement à Villa de Leyva, on n'a pas du tout l'impression d'être dans un décor, même si la municipalité sert de lieu de tournage à plusieurs films d'époque.

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Tout au nord, au sommet des collines qui surplombent Barichara, derrière une église de pierre, devrait se trouver le Camino Real, l'ancien chemin construit et reconstruit au cours des siècles par le peuple indigène guane pour se rendre jusqu'au village du même nom. Pourtant, on ne le voit pas. On approche d'un groupe de touristes colombiens dans la soixantaine pour leur demander le chemin. Aussitôt, on est assaillis par une odeur de rhum et on a droit à des accolades un peu trop amicales. Quelques photos de groupe et shooter de rhum plus tard, on repart dans la bonne direction un peu pompettes pour entamer une marche de deux heures. Il est à peine dix heures du matin!

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La vue des montagnes tout autour est magnifique. On croise plusieurs troupeaux de vaches, des chèvres, et on observe de grands oiseaux de proie dont on ignore le nom.

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Arrivés à Guane deux heures plus tard, les jambes molles, la tête lourde à cause du rhum, et déshydratés à cause de l'eau oubliée, on apercoit un vieil homme accroupi dans un coin, un chapeau rabaissé sur les yeux. Il le relève un instant, nous souhaite un buenos dias et reprend sa siesta pour cuver son vin. Toute la ville semble dans le même état léthargique. On a donc amplement le temps d'arpenter les quelques ruelles jusqu'à l'arrivée du bus. Quelques boutiques vendent du jus de lulo, des hormigas culonas et du lait de chèvre (leche de cabra). En passant, vous savez ce que ça fait, le lait de chèvre selon les habitants de Guane ???

guane 60

Durant toute la nuit, une pluie torrentielle vient gâcher nos plans pour le lendemain. Trop d'eau pour le rafting et l'escalade, les grottes sont inondées et le trekking dans la boue jusqu'aux genoux, très peu pour nous. On réserve donc le parapente. À suivre...


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