Pour situer les "caractères" de ses chansons, les qualifier, Vincent Delerm recourt aux médias. Ses personnages se détachent sur fond de médias, ils évoluent dans un système d'axes qui rappelle "L'anatomie du goût" et La distinction (cf. la fille Deutsche Gramophon dans l'album Kensigton Square). Goûts et dégoûts média dressent un portrait. Dans ces chansons douces, Delerm introduit parfois des ruptures à la Brecht pour que la réalité se montre, désenchantante, et que le spectateur ne se laisse pas entraîner sans retour dans la fiction des mélodies.
Son tour 2009 (Quinze chansons) se déroulait dans un décor de décors de cinéma : François Truffaut, Jacques Tati, Claude Lelouch ("Dauville sans Trintignant"), "Fanny Ardant et moi"...
Des bouts de conversation montés comme un collage, une tendresse de classe, le temps qui passe, un Trenet attentif à ne collaborer à rien. Elégance et privilège d'artiste.Chacun de nous est un ensemble de cordonnées médias.Sans cela, pas de médiaplanning !