Misère ! Que ne dois-je pas lire pour me faire, modestement, une voix pour les sans-voix, pour ceux qui ne pourront jamais, on parle des animaux (à l’exemple des enfants d’ailleurs), s’organiser, se défendre, contre les ordures qui abusent d’eux.
Véritables salauds, n’ayons pas peur des mots (la rime est moyennement riche mais je m’en cogne) car ils profitent de l’implacable servitude, de l’extrême vulnérabilité des plus faibles d’entre nous pour assouvir leurs vils penchants.
A côté de ça, ils lèchent les semelles des puissants, s’efforcent d’être serviles avec ceux qui seront toujours du bon côté du manche et qui donneront l’ordre de tirer sur des miséreux qui ont eu le mauvais goût de perturber leur partie de golf.
Je viens de me farcir la prose de Fernando Gil Cabrera, un maître de conférence (biologie) et accessoirement docteur vétérinaire à l’université de Madrid.
Il tente d’expliquer pourquoi la corrida est, non pas indispensable (comme se nourrir et boire) à notre existence mais quand même nécessaire, tu vois, parce que la mort elle est là et bien là, tu vois, que quand t’es mort ça veut dire que t’es plus capable de faire la vaisselle et qu’à ce titre, la musique classique, Mozart, Chopin, l’Ave Maria, Placido Domingo surtout, l’art en général, te permettent de sublimer l’angoisse de la mort ; tu vois, c’est comme qui dirait de l’ordre du transcendantal qui nique le contingent, la finitude humaine exorcisée par l’agonie du toro…
Et Fernando Gil Cabrera, la finitude il n’aime pas ça alors il s’est mis en paix avec sa conscience en torturant des êtres sensibles. Et à la fin, faut pas gâcher, il trique devant leur mise à mort.
T’as compris, c’est du Françis Wolff au rabais. C’est tout dire…
J’ai lu ce billet sur le site officiel des tueurs des arènes et vicieux associés : www.burladero.com
Certes, parmi ces fulgurances, il y a également des plaidoyers couillus pour la liberté d’assister à des corridas en Catalogne. On dirait des excités de l’empire romain décadent exigeant le maintien des jeux et du cirque. Il leur faut leur dose de sang et de viscères répandus sur le sable des arènes.
Mais ces pauvres demandeurs de frissons savent bien qu’ils passent ainsi pour des tarés alors des demi-pointures comme Fernando Gil Cabrera fournissent obligeamment une soupe philosophico-bâclée qui ressort l’esthétique de la mort, la puissance symbolique du toro, le passage de la lumière à l’ombre, l’affadissement des valeurs liées au courage et à la force, le culte solaire et le sang régénérateur…
Tous ces clichés à la petite semaine qui sont pour les amis du vivant de puissants révélateurs de la difficulté de ces gens à justifier l’injustifiable : exercer sa puissance sur plus faible que soi et prendre ensuite du plaisir à le faire souffrir puis éjaculer en lui donnant la mort.