Au café de la fnac, je bois un cappucino avec une amie et la conversation va bon train. Nous abordons divers sujets d'activités en cours, de reflexions diverses et bordées de souvenirs
illustratifs quand elle se plaint de ne pas se sentir féminine et soudain, passant la main sous sa poitrine, la voilà qui remarque qu'elle a oublié de mettre un soutien-gorge. Etonnement général,
d'autant que cela ne lui est jamais encore arrivé. S'en suit un échange de points de vues divergeants quant à l'utilité de cet accessoire pudiquement nommé pour ne pas dire clairement un
anti-affaissement-de-nichons.
Voilà trente ans que les femmes se sont soit-disant libérées en s'attachant à démontrer qu'elles pouvaient faire tout pareil que l'homme, médiocre évolution s'il en est et sur laquelle je ne
m'étendrais pas, et autant de temps que certaines d'entre elles ont brûlé sur la place publique leur coeur-croisé. Et j'entends ma copine qui m'assure qu'il n'y a aucun muscle pour soutenir les
seins et que le sousting est indispensable pour qu'ils restent fermes et perpendiculaires. Comme d'habitude, lorsque j'ai lu quelque chose un jour quelque part je suis incapable de me remémorer
où, et de plus totalement dépourvue de pédagogie, je reste amnésique comme un rond de flan. Mais je jure de retrouver mes pièces à conviction et ça tombe bien, ma copine est ouverte d'esprit.
Ainsi profitant du fait qu'elle ne demande qu'à changer d'avis, me voilà une fois rentrée chez moi à la recherche de ce qui appuiera ma position.
Et j'ai trouvé des sources persuasives, enfin je l'espère.
Le sein est tenu par la peau qui s'étend jusqu'à la colonne vertébrale, et par trois muscles: le grand pectoral sur lequel glisse la glande mammaire, le
petit pectoral et le sous-clavier. Ce sont les sous-groupes de l'ensemble des pectoraux qui lorsqu'ils sont trop musclés donnent aux seins cette impression de disparaître. Mais l'absorption
d'hormones par certaines fanatiques des salles de muscu est certainement la première cause de cette morphologie.
Il est également soutenu par un ligament suspenseur, la travée fibro-glandulaire. Et c'est d'ailleurs ce dernier qui a poussé une floppée de médecins au début du 20ième siècle a conseillé
vivement le maintien au moyen d'un soutien-gorge pour éviter le mouvement pendulaire de la poitrine. Et pourquoi donc à votre avis? Pour des raisons médicales ou des concepts moraux?
A l'époque tout est encore trés cadré par le code Napoléon. Les femmes considérées comme mineures ou encore "incapables" étaient entièrement soumises d'abord à l'autorité paternelle,
puis conjugale. Elles n'avaient aucun pouvoir de gestion du mènage, n'avaient aucun biens propres et ne pouvaient avoir un métier sans l'accord de leur mari. Celui-ci avait notamment "pour
leur bien" le droit de les enfermées avec ses enfants. Elles accédaient tout juste à la possibilité de suivre des études à l'université, de toucher elles-mêmes leur salaire et de divorcer, du
moins si leur mari le souhaitait également. Bloquer le mouvement naturel d'un attribut sexuel n'avait donc aucun rapport au départ avec une solution pour préserver l'esthétique de la femme.
Une chirurgien à la Medical School de Newark dans le New-Jersey va aujourd'hui plus loin en excluant un quelconque effet du soutien-gorge contre l'affaissement naturel des seins qui serait
davantage favorisé par un héritage génétique. Elle va jusqu'à affirmer que non seulement le soutien-gorge ne sert à rien, mais qu'au contraire il favorise cette descente mammaire.
Non seulement le soutif empêche une liberté totale du mouvement, diminue l'amplitude de ceux de la cage thoracique lors de la respiration, mais il oblige au repos les muscles pectoraux
naturellement aptes à soutenir en toutes circonstances tous les formats et toutes les formes de poitrine.
Mais comme une habitude prise de longue date et la certitude de concepts légués de mère en fille sans qu'aucune d'elle n'aille vérifier le bien fondé de ce qui est vendu comme une évidence, il
est physiquement et psychologiquement difficile de se défaire de cet objet finalement facultatif, voire dangereux pour la santé, même lorsque vous faites du sport.
Oui madame, même en courant, en sautant, en nageant ou en smashant d'un beau revers, vous pouvez oublier votre machin-à-baleine-coupe-circulation parent éloigné de la scarification. C'est trés
sérieux, d'autant que c'est une sportive et doctorante en médecine, Laetitia Pierrot, qui a demandé à plusieurs femmes faisant au minimum quatre heures de sport par semaine de ne plus porter
durant une année ce truc qui exige la souplesse du gomukhasana pour être agraffé, position yogique proche de l'épaule démise.
Les conclusions sont nettes, les mesures bio-métriques relevées tout au long de l'expérience et à sa fin démontrent non seulement que les seins ne tombent pas, mais également que les tissus
voient leur qualité s'améliorer, les muscles mieux se développer et les vergetures nettement diminuer de par l'absence de compression de la peau et des pédicules vasculaires favorisant ainsi un
meilleur drainage veineux et lymphatique. D'autres mesures ont confirmé l'avantage de ne pas porter de soutien-gorge par une diminution de la hauteur mamelon-acromion ou une augmentation de la
hauteur mamelon-base et mamelon-horizontale, en langage courant, les seins se sont légèrement rehaussés.
Quant aux filles qui ont bien voulu se soumettre à cet essai, aprés s'être plaintes au début d'un inconfort certain mais qui s'est atténué aprés six mois, elles ont pour 88% d'entre elles exprimé
au terme de l'expérience la sensation de plus de confort et de liberté gestuelle.
Sources:
e-sante.be
seinslibres.neuf.fr
etapes du droit des femmes
Photo inferis