J'avais toujours eut peur de prendre un brûlé en charge, à cause de toutes les histoires que l'on m'avait raconté.
Ma plus grande peur concernait le fait que l'on m'avait parlé d'une odeur de bacon qui s'échapperait du brûlé, alors que moi j'ADORE le bacon. Je me voyais déjà saliver comme un psychopathe à chaque fois que je m'approcherais de mon patient...Pas classe! Mais finalement on m'avait menti, y avait pas d'odeur particulière.
Mais finalement je me suis rendu compte que le plus dur à supporter avec un brûlé, c'est la température. En effet, les brûlés doivent rester dans une température ambiante élevée (environ 30 degré), ce qui est particulièrement pénible quand on doit porter masque, gants et blouse d'isolement. Je me suis aussi rendu compte que les symptômes du brûlé sont contagieux: Il souffrait de plasmorragie, c'est-à-dire de perte de liquide importante par la peau, bizarrement moi aussi dans cet environnement j'ai perdu des litres et des litres de sueur.
Le Burning man...
Ce qui est bien avec les brûlés, c'est qu'on essaie de limiter les sources d'infection possible donc on limite le nombre de tuyaux qu'on va mettre dans le corps. En fait, le patient brûlé va plutôt bien à l'intérieur, c'est juste l'extérieur qui en a pris un coup. Donc pas besoin de Swan-ganz, d'hémodialyse, de cathéter artériel, etc... Donc, au final on passe plus de temps avec le patient qu'avec les machines qui l'entoure, ce qui est assez rare au soins intensif...
Finalement, comme dise les canadiens, c'est pas si pire de s'occuper d'un brûlé. ça change un peu des petits vieux qui font des infarctus et qui ont été massé pendant 2 heures avant qu'on nous les amène...
P.S: Pour ceux qui ont pas compris la photo, le Burning man est un festival dans le désert...
Photo tirée de Flickr sur la page de Kaloozer's