Sortie en France le 30 juin 2010
Film franco-canadien, réalisé par Vincenzo Natali
Avec Adrien Brody, Sarah Polley, Delphine Chaneac,…
Synopsis: Clive et Elsa ont réussi à combiner l’ADN de différentes espèces animales pour obtenir de fantastiques hybrides. Ils sont amoureux l’un de l’autre autant que de leur travail et veulent à présent passer à l’étape suivante : fusionner de l’ADN animal et de l’ADN humain. Lorsque le laboratoire pharmaceutique qui les finance refuse de les soutenir, Clive et Elsa décident de poursuivre leurs expériences en secret. Ils créent Dren, une créature étonnante dont la croissance rapide la fait devenir adulte en quelques mois.
Mon avis: Vincenzo Natali, talentueux réalisateur des films Cube et Cypher, revient avec un film de science-fiction traitant des dérives de la science et mettant au goût du jour le mythe de Frankenstein. On y suit un jeune couple de scientifiques, Elsa et Clive qui décident de fusionner le l’ADN animal avec de l’ADN humain afin de créer une créature hybride. Ce “monstre” va trouver sa place au sein du couple mais les relations et les sentiments vont rapidement évoluer.
A une époque où la science fait des progrès de plus en plus importants, le film part d’une histoire pourtant déjà bien connue pour poser des questions d’ordre éthique à travers deux scientifiques jouant à être Dieu. Nous allons donc suivre l’évolution de la création de nos deux héros qui va grandir et s’affirmer en tant qu’être vivant tout au long du film. La vraie horreur se trouve dans tout ce que cette creature représente et ce qu’elle devient aux yeux de ses créateurs. Sa capacité d’adaptation et ses différentes métamorphoses terrifient, mais on en vient petit à petit à l’apprécier. Le spectateur se sent à la fois mal à l’aise devant cette dérive de la science, tout autant qu’on ne peut compatir face à cet “enfant” qui voit ses parents s’entre-déchirer.
Ce monstre, Dren, fascine aussi par son aspect physique et la qualité de l’interpretation de Delphine Chaneac y est pour beaucoup. Adrien Brody et Sarah Polley sont egalement parfaits dans leurs rôle de scientifiques. On en vient à la fois à les soutenir et à les hair, selon l’évolution du film.
Vincenzo Natali délaisse sa réalisation ultra-stylisée pour quelque chose de plus posé et sobre mais à la photographie magnifique. A la limite du huit-clos puisque l’action se déroule principalement dans deux espaces fermés, le realisateur américain délaisse les artifices de la SF pour laisser evoluer ses personnages et se concentrer exclusivement sur leurs sentiments. Clive, en premier lieu réticent, va se changer en père protecteur,contrairement à Elsa qui délaissera son rôle de mère afin de protéger son couple. Les motivations d’Elsa seront devoilées alors que son amant franchira des limites interdites.
Cependant, le film tend à s’essoufler dans les 10-15 dernières minutes du film dans une fin qui ne surprend pas et dont on prévoie le dénouement bien à l’avance. Toutefois, le climax ouvre de nouvelles pistes de réflexion qui poussent le spectateur à s’insinuer plus loin dans l’horreur.
En apparence simple, Splice ouvre la porte de nombreuses réflexions très comptemporaines grâce à un réalisateur qui laisse évoluer ses personnages en faisant fi des artifices. Servie par une interprétation juste, cette fable joue avec nos émotions et laisse le spectateur dans le trouble. De la SF comme on en a pas vu depuis longtemps, qui met l’homme au centre de tout, à la fois victime et bourreau.
Note: 8/10
Critique de Vivien
Dernier film du talentueux Vincenzo Natali, Splice était pour moi le film le plus prometteur de cet été. Et pour cause, j’avais été saisi par l’originalité de ses films que sont Cube et Cypher.
L’idée de départ de Splice, comme d’habitude pour son réalisateur est original, quoique peut être déjà abordée dans d’autre films comme L’Ile du Dr Moreau ou Frankenstein.
On y retrouve cette façon de traiter une histoire propre à Natali, c’est-à-dire très peu de personnages secondaires, pas plus de quatre lieux qui sont le laboratoire, la grange, la forêt et l’appartement. On se sent volontairement coincé, tout est centré sur les 2 ou 3 protagonistes si on compte la créature.
Celle-ci est plutôt curieuse à sa naissance, la scène la plus angoissante, puis devient au fur et à mesure du film bizarrement séduisante. Elle semble biologiquement probable grâce à des effets spéciaux simples mais efficaces.
Adrien Brody et Sarah Polley sont assez crédibles en apprentis sorciers sans non plus casser des briques.
Le point négatif du film réside dans le scénario, il manque de suspense, on anticipe la fin sans trop de difficultés contrairement à ses autres productions.
En fait l’intérêt du film réside surtout dans le rapport instauré entre la créature et le créateur, qui soulève plusieurs questions d’éthique comme la manipulation génétique ou les relations inter-espèces. L’une des scènes les plus marquantes et qui reste unique dans tout ce qu’il m’a été donné de voir, est sûrement celle où Adrien Brody se laisse séduire par la créature…
En résumé, bien que moins prenant que ces des deux précédents chefs d’œuvres, le film est original dans la façon d’aborder un sujet pas encore exploité en masse avec des scènes angoissantes ou génantes. A voir pour ceux qui recherchent de la nouveauté et des sensations tout en cogitant un minimum.
Note : 7 /10