Le stade du 5-Juillet va renouer avec l’équipe nationale de football et permettre aux dizaines de milliers de fans des Verts d’aller les voir jouer. On se souviendra que la FAF et le staff technique de l’EN avaient décidé de jouer les deux matchs amicaux d’avant le Mondial 2010 à l’étranger.
La dernière fois que les coéquipiers de Gaouaoui, qui gardait alors la cage des Verts, ont foulé la pelouse du stade olympique c’était à 99 jours du Mondial en Afrique du Sud : le 3 mars dernier, à l’occasion de la confrontation amicale face à la Serbie. Devant une affluence record, la bande à Rabah Saâdane avait laissé apparaître lors de ce match amical de sérieuses inquiétudes aux yeux du public algérien, en essuyant un ciglant revers : une défaite sur le score de 3 buts à 0. Dans une enceinte pleine comme un œuf, la sélection nationale avait, à l’unanimité, déçu.
Il y aura le public des grands jours
A l’occasion de ces retrouvailles estivales, l’équipe nationale de football disputera une confrontation amicale contre le Gabon, équipe qualifiée d’office à la prochaine Coupe d’Afrique des nations, en 2012, étant l’un des pays co-organisateurs avec la Guinée équatoriale. Ce match, prévu en soirée du 11 août, devrait — en principe — coïncider avec le premier jour du mois de Ramadhan. Ce qui devrait, naturellement, attirer le public des grands jours au stade du 5-Juillet.
Cette fois, à l’occasion du match amical face au Gabon, le public du 5-Juillet va donner le coup de starter pour une nouvelle aventure de l’équipe nationale pour les deux, voire les quatre prochaines années. A savoir la campagne en perspective de la CAN 2012 et de la prochaine Coupe du monde, prévue en 2014, au Brésil. Et pour qui connaît le public du 5-Juillet, il est absolument sans concession et loin d’être «populiste». Il ne fait pas de cadeau, mais il sait applaudir les belles phases de jeu et les rencontres correctes qu’on lui offre.
Un stade que beaucoup craignent
Ces dernières années, l’équipe nationale de football a maintes fois «déserté» le temple du 5-Juillet pour des raisons et d’autres. Le plus souvent, pour des raisons objectives : l’état de la pelouse. Pendant une longue période, le stade avait purement et simplement été fermé pour des travaux de rénovation ; notamment de la pelouse. Mais, ces quinze dernières années, ce n’est pas toujours pour les mêmes raisons qu’on a décidé de domicilier l’équipe nationale ailleurs qu’au 5-Juillet. A chaque fois, c’est soit sous les conseils discrets du staff technique ou, parfois même, de la FAF. L’ossature actuelle de l’équipe nationale, particulièrement depuis l’arrivée de Rabah Saâdane à sa tête, connaît plutôt bien le stade Mustapha-Tchaker de Blida pour y avoir très souvent joué. Avant cela, il fut un temps où l’EN était domiciliée au stade Akid-Lotfi de Tlemcen, puis à Annaba, etc. Est-ce à dire qu’on craint le public du stade olympique ? Tout porte à le croire, en effet, sachant que tous les staffs techniques qui se sont succédé à la barre technique de la sélection, ainsi que les responsables de la Fédération ont toujours cherché et trouvé un climat «serein» ; donc, le moyen d’«éviter» le stade du 5-Juillet. Pour d’anciens internationaux, jouer au stade du 5-Juillet cela équivaut «à passer au purgatoire. Le verdict est sans appel», nous confie Omar Betrouni. Pour un autre ancien joueur de l’EN : «Devant un tel public, connaisseur à souhait, la sentence est sans appel si vous n’êtes pas dans votre jour», se souvient Mustapha Kouici.
Des têtes sont tombées au 5-Juillet
Le staff technique, à commencer par l’entraîneur, est soumis au même traitement. Ali Fergani en sait quelque chose, lui qui a foulé la pelouse en tant que joueur, avant de s’installer sur le banc de touche en tant que membre du staff technique de l’EN : «On n’a pas le droit de passer à côté lorsqu’on joue au stade du 5-Juillet. Le public est extrêmement exigeant, surtout lorsque l’équipe joue mal», avait-il confié. On retiendra que des têtes sont tombées au stade du 5-Juillet, en janvier 1982, en pleine campagne pour le Mondial espagnol. Il y a eu alors le départ du duo Rogov – Saâdane et l’arrivée d’un nouveau duo, Khalef – Mekhloufi qui conduira l’EN à Gijon…
Avant le Mondial, la clémence
En mars dernier, lors du match face à la Serbie, malgré la grosse déception générée par le résultat du match, il y avait toutefois une satisfaction du public et du staff technique de l’EN. C’était de découvrir un joueur de talent : Medhi Lacen. Ceci mis à part, les supporters de l’équipe nationale ont applaudi et sont rentrés chez eux attendre tranquillement la Coupe du monde en Afrique du Sud. En effet, l’EN venait d’achever un mois auparavant la Coupe d’Afrique des nations en Angola où elle avait alterné le bon et le moins bon. Alors que les plus de 70 000 spectateurs installés dans les gradins du temple du 5-Juillet attendait du spectacle, il n’en fut rien : l’EN était tombée sur un «os»… En fin de match, les impressions, alors, étaient partagées entre sentiment d’amertume et déception ; mais le public a fini par accorder sa clémence.
Le président de la Fédération, Mohamed Raouraoua, avait alors déclaré que «cette défaite va permettre au sélectionneur national de tirer plusieurs enseignements en prévision du Mondial 2010». Pour Raouraoua, c’était «la chose la plus importante dans ce genre de match». Et c’est ainsi que le plus important avait commencé.
Quelques jours plus tard, la première réaction avait été d’écarter pas moins de cinq joueurs des rangs de l’EN, tous locaux. C’était aussi l’annonce de la tournée européenne de Rabah Saâdane pour chercher du renfort. Qu’en sera-t-il le 11 août prochain ? Une chose est certaine, la confrontation Algérie-Gabon, la première sortie de l’équipe nationale après le Mondial-2010, s’annonce à «double tranchant».