Sam a quinze ans et ne pense qu’au skate, (pas les patins, attention, le skateboard) et son héros est Tony Hawk, le champion tous azimuts de ce sport, ce TH dont le poster trône dans sa chambre et auquel il s’adresse sans cesse pour obtenir des conseils judicieux sur sa vie de tous les jours car connaissant son autobiographie par cœur, il connaît toutes les réponses, c’est dire s’il se sent seul et perdu. Ses parents sont divorcés. Ils l’ont eu très jeunes, à 17 et 18 ans. Malgré tout, il ne se sent pas malheureux et commence à s’intéresser aux filles, à Alicia surtout qui est d’une autre école donc plus attirante que les filles de son collège, trop familières. Mais d’elle aussi il finit par se lasser au bout de quelques semaines sauf que, malgré les protections prises, elle se retrouve enceinte et ne veut pas d’avortement.Il commence par faire une fugue, reçoit de curieuses visions de son futur proche, finit par tout confesser aux deux familles concernées et aux professeurs. Pendant ce temps, sa propre mère tombe elle-même enceinte quatre mois plus tard et il rencontre un des ses profs au cours d’accouchement sans douleur!La vie continue ainsi cahin-caha, avec ses hauts et ses bas et ce qui compte finalement, c’est le style du récit, ce sont les réflexions désarmantes d’un ado plein de bonne volonté mais furieusement maladroit et peu bavard.C’est un roman que j’ai trouvé à la fois émouvant, grave et drôle, fait de petits riens, des détails bien vus , bien sentis, bien venus. Un réussite de plus pour cet auteur !
p10: Quand je me suis mis au skate, ma mère m'a acheté un poster de Tony Hawk sur Internet. C'est le cadeau le plus cool que j'aie jamais reçu, et c'était même pas le plus cher. Il est allé direct sur le mur de ma chambre et j'ai pris l'habitude de lui raconter des choses. Au début, je parlais que de skate à Tony - je lui parlais des problèmes que j'avais ou des figures que j'avais réussies. La première fois que j'ai réussi un rock'n roll, j'ai couru dans ma chambre pour le lui dire, parce que je savais que ça ferait plus d'effet à un Tony Hawk en photo qu'à ma mère en vrai. Je dénigre pas ma père, attention, mais elle percute pas du tout. Quand je lui disais des trucs de ce genre, elle essayait de faire l'épatée mais, dans ses yeux, ça brillait pas vraiment. Elle faisait: Oh, c'est formidable. Mais si je lui avais demandé ce qu'est un rock'n roll, elle aurait pas été cap de le dire. Alors à quoi bon? Tony, lui, il savait. C'est peut-être pour ça que ma mère m'avait acheté le poster, pour que j'aie quelqu'un à qui parler.
p 209 Voilà, vous savez tout. J'ai plus rien à ajouter. Je ne sais pas si vous avez pensé que j'ai ajouté cette histoire de futur ou si vous avez pensé que j'ai perdu la boule, mais c'est plus très important maintenant, hein? On a eu un bébé appelé Rufus, dans la vraie vie. Donc ça recoupe. Fin de l'histoire.Du coup, vous vous dites peut-être: si c'est la fin de l'histoire, pourquoi il la boucle pas, que je puisse passer à autre chose? La vérité, c'est que, quand j'ai dit que vous saviez tout... C'est pas faux, en ce qui concerne les faits. Seulement y a quelques éléments à raccorder...Tout ça , d'accord, mais il arrive un moment où les faits perdent leur importance et, même si vous savez tout, vous savez rien, parce que vous savez pas comment c'était. C'est toujours comme ça dans les histoires, non?Slam, pourquoi ce titre ? plongeon dans une foule afin d’y être porté ?Déclamation publique ? claquement de porte ou de fenêtre ? Un peu de tout ça ?Lecture commune avecLou, Pickwick, Kikine,Hilde, Plus, le blog,
Slam de Nick Hornby(10/18, 2008, 295 p) Traduit de l’anglais par Francis Kerline