Turquie et PKK : nouvelles tensions

Publié le 18 décembre 2007 par Anom Yme
Les faits :


     Depuis quelques temps que la Turquie ressent le besoin de "stabiliser" ces Kurdes. Au vu de la situation géopolitique actuelles on peut comprendre pourquoi : les Kurdes, se peuple étaler sur plusieurs pays (en particulier Irak/Turquie/Iran) connait une donne nouvelle avec une semi-autonomie depuis l'intervention US en Irak et la stratégie britannique de leur donner plus de pouvoir dans la région. On sait que à chaque moment un seul fait, aussi minime soit il, peut faire resurgir l'étincelle de l'indépendance pour parvenir à la réunification de tous les Kurdes de la région dans un état souverain et indépendant : le Kurdistan.
On le sait, les Kurdes ne sont pas traités de la même manière et avec les mêmes égards dans ces trois pays. La Turquie est celui qui fait le moins attention à ce peuple et qui tente de faire oublier qu'il est une minorité ethnique assez importante en leur enlevant nombreux droits qui incombent aux Turcs. Ainsi donc, quoi de plus normal que la première révolte vienne de ce pays ?
Les actes :

   Comme nous pouvons le voir, voilà que cela fait quelque temps que cela "chauffe" du côté de la Turquie avec ce qu'il désigne comme une "entité terroriste" : le PKK ou le parti indépendantiste Kurde. La vision de voir les Kurdes indépendants rempli d'effroi Ankara puisque cela signifie premièrement une nouvelle donne géopolitique (nouveau pays), mais aussi une perte importante de sa population (non négligeable) et une partie tout autant non négligeable de son territoire et des ressources qui s'y trouvent. Ainsi, après les divers actes non vraiment aboutis de ces derniers mois voilà que hier Ankara a commencer a bombarder des bases Kurdes, symboles de la résistance terroriste comme elle se plait à l'appeler. Evidemment les dommages collatéraux dans cette région sont là et plusieurs dizaines de civils auraient perdu la vie, le tout démenti par le gouvernement au pouvoir Turque.
Aujourd'hui un nouveau pas a été franchi puisque environ 500 soldats turques se sont introduits en Irak pour poursuivre et chasser (tuer) les rebelles du parti indépendantiste.
L'analyse : 

   La Turquie joue gros dans cette affaire et les actes doivent être relativement calculer pour au moins valoir les conséquences possibles. Ankara a donc attaquer (on ne peut trouver d'autres mots) un pays souverain qu'est l'Irak. Evidemment le gouvernement se défend d'une attaque en bonne et due forme qui, pour lui, ne porte aucune atteinte à lé légitimité de son voisin.
Pourtant, cette attaque montre combien l'Irak est désormais insignifiant au yeux des pays frontaliers. Jamais pareille chose ne serait arrivée sous le régime de Saddam. La Turquie se permet donc de rentrer dans un territoire frontalier, armée terrestre et aviation à l'appui avec comme but de tuer des terroristes. Déjà que la légitimité du gouvernement irakien était fortement entachée, comment faire pour Talabani et consorts pour répondre à cet acte ?
En plus de tout cela, même si une partie de la communauté internationale semble s'en émouvoir, la super puissance elle n'en a à proprement parlé que faire. Alors que Rice était en visite éclair-surprise à Bagdad elle n'a pas désiré commenter cette attaque, et a seulement délcaré assez rapidemment voir "un intérêt commun à stopper les activités du PKK qui menace la stabilité du nord". Le gouvernement irakien, même si il ne peut pas trop se permettre de tirer à boulets rouges sur la secrétaire d'état et l'administration Bush montre (quand même) son désaccord. Ainsi, "pour marquer sa désapprobation du soutien américain à la Turquie, M. Barzani [président de la province du Kurdistan irakien] Massoud Barzani. a annulé une rencontre prévue à Bagdad avec Mme Rice." Que les USA n'en ai que faire est bien réel, et on les comprend bien quand on imagine quels pourraient être les conséquences de l'avènement d'un Kurdistan indépendant alors qu'ils s'embourbent chaque jour un peu plus en Irak...
   Ainsi donc le Kurdistan Irakien vient lui aussi de sombrer dans la violence (extérieure cette fois et sans aucun aval de quiconque) et, comme le délcare si bien bien TV5, cette région était "la seule encore relativement épargnée par les violences en Irak". L'ONU déclare quant à elle que plus de 1 800 personnes auraient fui leurs villages. Sur un autre plan, plusieurs attentants ont fait 22 morts seulement lors de la visite de Rice et cela à travers tout le pays. Une fois de plus on peut voir que de tous côtés se fissure le semblant de bienfait qu'apportent les USA dans cette région du moyen orient... Reste à tenter de trouver une issue qui limitera les dégâts ou qui permettra une sortie de crise. Et pendant que les bombes turques tuent des civils qui n'y sont pour rien, le tout avec accord tacite des USA, Rice sert des mains à Kirkouk et demande une meilleure répartition des richesses dans ce pays vidé de tout par sa propre administration et pas sa gestion calamiteuse du conflit et de l'intervention...