Vendredis du Vin # 28: Oenotourisme - deuxième partie

Par Irislisson

La petite fille, qui passait avec ses parents à Lisson en 1989, au moment, où nous avions commencé à défricher la colline, pour créer le vignoble, avait des dons de visionnaire: pour elle, c'était le future de Lisson en 1994 (à 12 ans,, 5 ans dans l'avenir, c'est une éternité:-) - vu d'aujourd'hui, on dirait, qu'elle avait déjà prévue les derniers cries de l'oenotourisme, avec terrain de jeux pour les petits et bannières de pub jusqu'au ciel...

Vous pouvez lire pleins de bons analyses sur ce courant à la mode dans les contributions d'autres blogueurs-vin, comme Olif, Michel Smith, Philippe Rapiteau, et d'autres, que vous allez très vraisemblablement trouver dans le compte rendu prochain de notre président du mois, Patrick Boettcher.

Un article trouvé ce matin (grâce à l'infatigable Oliv (celui avec le V à la fin, pour ne pas le confondre avec le blogueur), qui nous fournit presque tous les jours une revue de presse vinique nationale et internationale sur LPV, le forum des passionnés du Vin, comme d'autres, qui fleurissent depuis que ce terme est devenu la coqueluche des politiques, marketeurs et médias, dépeint bien le cadre et donne aussi la parole à des vignerons.

Je vous ai dit ce que j'en pense dans mon préambule au sujet de ce Vendredi,

Et je vous cite une phrase d'Olif, terroirist hédoniste jurassique, qui arpente souvent les vignobles, pas en touriste, mais en vrai amateur passionné:

Si l'œnotourisme de masse a la faveur de nos élus, grâce aux retombées financières susceptibles de faire vivre l'économie locale, le vinotourisme artisanal a (heureusement!) encore droit de cité. Seul ou en groupe, le véritable amateur ne demande qu'à arpenter les vignes, visiter les caves, rencontrer les hommes et les femmes qui font le vin, le goûter et l'appréhender avec eux, sans qu'on lui anime et balise son parcours de façon superficielle, comme dans n'importe quel voyage organisé.

Bien sur, que nous sommes tous amené à communiquer sur notre travail et ses résultats, même si beaucoup de vignerons font aujourd'hui appel à des proféssionnels du marketing, pour le faire à leur place, comme le confrère commentateur de ma préambule par ex. - il il dit bien dans son commentaire, pourquoi:

"Je prends beaucoup de plaisir à parler de la vigne et du vin et à rencontrer des gens que cela interresse, mais je suis las : aujourd'hui il faut être commercial et pas vigneron; cela m'insuporte.. "

Bien sur, si moi aussi, j'ai un site Internet, tiens depuis bientôt 5 ans plusieurs blogs et participe aux  discussions sur le Web autour du vin, ce n'est pas "innocent" - c'est aussi, pour suivre la bonne devise: si on veux vendre quelque chose, il ne suffit pas de le faire, il faut aussi le dire.

La vérité est peut-être aussi dans le verre, mais avant d'arriver là, il se passent beaucoup de choses et comme toute dégustation est subjective - même avec les meilleurs fiches d'analyse dans ses poches;-), -  vaut mieux en parler de ces "détails", qui font la différence et forment le style d'un vin,  pour aider à comprendre.

Donc nous communiquons avec des belles images sur nos vins

Mais aussi de vive voix dans les vignes et dans le chai de Lisson, où les visiteurs sont les bienvenus, s'ils ont pris rendez-vous à temps avant:-).

À petite dose, j'adore ces rencontres et je vous en ai parlé du temps en temps sur ce blog, que cela soit de Ranghild et Ninne, deux Norvégiennes, qui sont devenues des amis, que je revoie aussi chez eux, quand elles passent dans un petit village, pas loin d'Olargues - Claude Desneux, mieux connu comme Ulysse, infatigable randonneur de notre bel arrière Pays, qui rajoutait sa balade sur la colline de Lisson à son blog. Yannick Poirier du Canada de 1001vins, qui amenait un ami vigneron de Saint Chinian pour sa visite  et qui, comme l'Américain Tom Fiorina en avait fait un article sur son blog, à me faire rougir de plaisir.

Il y avait aussi les deux grand seigneurs du blog vin et des balades dans les vignobles à la rencontre des vignerons, Olif, déjà cité plus haut, et Philippe Rapiteau, mieux connu comme la Pipette.

L'un donnait  les conseils indispensables pour une visite à Lisson:

 
"prévoir, pour une visite en bonne et due forme, avec tour complet des différents clos:
- un minimum de temps (deux bonnes heures, au bas mot)
- une bonne paire de chaussures de marche
- une gourde bien remplie
- un bon appareil-photo
- une mémoire de botaniste, pour retenir le nom de toutes les petites fleurs croisées sur le chemin, dont des iris, ça c'est une certitude, d'où le  pluriel du titre,
- en saison, un fusil pour les sangliers et un sac pour ramasser les châtaignes et/ou les champignons."

et l'autre allait jusqu'à des allusions Californiennes (pas méritées), pour parler de notre cadre:-):

"Après un passage par le cuvier hors normes (!), dans lequel il est possible de prendre le plus grand soin du raisin, grâce notamment, à une liaison par gravité, vers le chai à barriques, des plus artisanales, mais des plus efficaces, retour sur la terrasse (qui ferait pâlir Opus One!...), pour apprécier un Clos des Cèdres 2001  : puissant, élégant, suave. Il était supposé austère, fermé et le voilà délicatement aromatique, avec une très belle minéralité et une tension qui ne peut laisser indifférent!..."

Il y en a, qui passent à l'improviste et me loupent, comme c'est arrivé à mon grand regret à Jean-Paul Conil du vigneron blog il y a peu... mais je pense, que ce n'est que partie remise:-).

et il y a beaucoup d'autres, plus anonymes, mais pas moins bienvenus, comme ce couple de Canadiens, à qui nous avons pu réaliser leur rêve: passer une journée à vendanger des raisins - et qui m'ont laissé un capteur de rêve en souvenir, pour me protéger de cauchemars... et tous les fidèles de Lisson, qui reviennent depuis des années, chercher leur vins commandés "en primeur" lors de la sortie de chaque  nouveau millésime - ils font le tour de "leurs vignerons" venant de Suisse ou de l'Alsace, de Belgique et du Luxembourg, d'Autriche et des 4 coins de France... souvent l'occasion, de partager un bon repas pour prolonger les échanges de la rencontre...

Et de l'échange, il y en a - en paroles, expériences, découvertes (beaucoup nous apportent aussi des vins d'autre vignerons engagés, qu'ils aimerions nous faire découvrir, ma cave privée peut toujours en témoigner:-)) et même d'autres petits cadeaux, des produits régionaux de chez eux, comme de la bière Belge ou Alsacienne  pour Klaus, du Sirop d'érable, de la bonne huile d'olive de Provence, du fromage du Jura à se mettre à genoux., de la viande de Grison, du vrai Emmental de Suisse.. des chocolat Belges pour moi:-)  - à rien que d'énumérer cela, j'ai l'eau, qui me monte à la bouche...

D'autres, petits ou grands, plus artistes, nous laissent un dessin, que leur a inspiré la visite, J'ai même déjà eu un petit concert au violon, improvisé rien que pour moi dans la cave, pour chanter le plaisir, qu'avait procuré notre vin:-).

Et même ceux, qui viennent pour la première fois, les mains vides, ce qui est bien normal, nous apportent toujours quelque chose, quand nous nous apercevons, qu'ils sont curieux d'apprendre, suivent dans la vigne, les 5 sens en éveille, posent des questions, parlent de leur préférences, leur vies, s'approchent du vins sans préjugés - après, ils aiment ou ils n'aiment pas, cela, c'est une question de goût. C'est cet échange, qui nous enrichit mutuellement, ce partage d'un moment de la vie, où on prête son attention à l'autre, est à l'écoute et élargit mutuellement son horizon, qui peut faire naître l'amitié parfois, sinon au moins un peu plus de compréhension et tolérance mutuelle, si important pour tout être humain.

Si c'était cela, l'idée derrière le concept de " l'oenotourisme", j'en voudrai bien, mais en attendant, faut que tous ceux, qui maintenant le portent en grand sur leur bannière, ont font la preuve, pour me convaincre...

Vous imaginez, que des rencontres intenses comme cela, cela coûte du temps, mais surtout de l'énergie - et j'avoue, que même si les heures passées avec des visiteurs sont presque toujours très agréables, elles me laissent aussi fatiguée, contente de retrouver le calme et ma vie de tous les jours, à la vigne en compagnie de mes autres invités, plus calmes eux et toujours accueillis avec grande joie devant l'oeil de ma caméra:-)!

 

Donc, si vous ne craignez pas l'effort de me suivre en balade dans ma vigne, si vous êtes curieux, de tout savoir sur notre travail au chai et si vous voulez goûter les Vins de (très bonne) Table de Lisson, prenez impérativement rendez-vous, par émail ou téléphone quelques jours d'avance.

Vous trouvez toutes les informations nécessaires ici.