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Surfant sur la toute nouvelle franchise à la mode depuis Paranormal Activity (entres autres)- à savoir le vrai/faux docu fiction- Phénomènes Paranormaux épuise le concept au maximum, appuyant la soi-disant véracité de son propos sur des soi-disant images d’archives. Le ballet à l’écran, alternant séquences "reconstituées" et "vraies" bandes enregistrées (tout est pipeau cependant), parvient à installer la première petite demi heure, un climat relativement angoissant, qui tire de son flou (c’est vrai ? c’est pas vrai ?) matière à frissons et autres palpitations cardiaques. Passée la surprise (et l’évidence de la supercherie), Osunsanmi possède peu d’imagination et recycle les situations (l’hypnose, le doute, la parole avant les faits) avec un systématisme ronronnant qui endort à défaut d’effrayer. Pourtant, dans cette folle dégringolade mentale d’une psychologue endeuillée, il y avait de quoi tirer quelques pistes intelligentes de réflexion (sur la frontière avec la folie notamment, le mélange réel/imaginaire, le mythe des extraterrestres, la civilisation sumérienne). Le cinéaste, lui, se contente du minimum syndical (cris, caméra qui bouge et effets sonores), et abuse d’artifices là où il aurait fallu plus de retenue. Les acteurs ont beau mimer l’horreur et la panique avec un talent certain, le film se révèle finalement bien moins intéressant que certains épisodes d’X-files.