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Hunger games # suzanne collins

Par Tinusia

hunger_games_1Il ne me fallait pas mourir idiote ! Pierre, mon fils, et Anne Sophie, mon amie, se sont ligués pour me faire découvrir cette littérature qui est loin d'être, à priori, ma tasse de thé.

"Un jeu imposé, 24 candidats. Seul le gagnant survivra !" annonce la couverture...

Un jeu ?
Qui joue dans cette histoire ?

Ces vingt-quatre gosses, issus des douze "districts" sur lequel règne "Le Capitole" ? Pour "jouer", ils doivent être tirés au sort parmi tous les douze/dix-huit ans : "on devient éligible à l'âge de douze ans. Cette année-là, votre nom est inscrit une fois. A treize ans, deux fois. Et ainsi de suite jusqu'à vos dix-huit ans, dernière année d'éligibilité, où votre nom est inscrit sept fois". Bien sûr, vous avez compris, plus son nom est inscrit plus les chances d'être tiré au sort augmente ! Et pour pimenter l'affaire... "Imaginons que vous soyez pauvre et que vous creviez de faim [...] Vous pouvez choisir de faire inscrire votre nom plusieurs fois en échange de tesserae. Un tessera représente l'équivalent d'un an d'approvisionnement en blé et en huile pour une personne. Vous pouvez faire cela pour chacun des membres de votre famille". De sorte que Katniss, à seize ans a vingt "chances" d'être tirée au sort, et son compagnon d'infortune et de misère, Gale, qui a dix-huit ans, quarante-deux...

Un jeu ?
Qui joue dans cette histoire ?

Les "Juges" du Capitole, qui organisent ces massacres entre enfants ? Qui conçoivent des plans infernaux et machiavéliques pour que les gamins meurent de faim, de froid, de chaud, de douleur, de soif ?

Un jeu ?
Qui joue dans cette histoire ?

Les "sponsors", qui se gargarisent de la détresse des combattants pour dispenser parcimonieusement quelques subsides aux plus démunis d'entre eux, alors qu'ils arrosent de leur générosité les plus nantis ?

Un jeu ?
Qui joue dans cette histoire ?

Les téléspectateurs ? Parmi eux, les familles des belligérants qui assistent en live aux luttes meurtrières et qui prient pour que leur enfant soit sauf ?

Un jeu ?

Vous avez dit un jeu ?

Katniss prend la place de sa petite sœur Prim, lorsqu'elle apprend que celle-ci est tirée au sort. Prim, pourtant, ne courait que peu de risques : c'était sa première année d'éligibilité. Et avec Katniss, du District Douze, c'est Peeta, le fils du boulanger, sur lequel tombe le maléfice. Deux enfants par district... vingt-quatre gamins dont un seul reviendra de ce terrible séjour au Capitole. Ils appellent ça "La Moisson".

La jeune fille, depuis le décès de son père, tué par un coup de grisou, s'organise pour nourrir sa mère et sa sœur, en chassant dans les bois alentours ; elle fait équipe avec Gale, elle est experte dans le maniement de l'arc : toutes ses flèches font mouche. Ce sera son atout majeur dans sa lutte pour la vie, comme sa capacité à survivre dans des conditions extrêmes. Cette pauvre petite, rompue aux tâches les plus dures, les plus ingrates, n'a rien de bien attrayant au regard de ces "sponsors" qui sont censés la soutenir tout au long de cette boucherie organisée ! Dès son arrivée au Capitole, elle est prise en main par des "stylistes" qui sculptent artificiellement une nouvelle adolescente pour la rendre gracieuse et attirer sur elle la "bienveillance" des sponsors.

Je vous fais grâce du récit de ces journées effroyables pendant lesquelles, telles des marionnettes dirigées à distance par des juges sans pitié, qui ne cherchent qu'à "faire de l'audience", ces jeunes vont devoir rivaliser d'ingéniosité malsaine pour exterminer leurs adversaires.

Vu mon "grand âge", j'ai été stupéfaite et horrifiée par la lecture de ce roman-jeunesse, qui, certes fait l'éloge de la solidarité et de la débrouillardise, mais qui porte la trace de ce qui envahit quotidiennement nos petits écrans, et les ordinateurs de nos enfants : les jeux vidéos violents où l'on s'entretue joyeusement, les émissions de télé-réalité où l'on étale ses compétences et leurs contraires, où l'on joue au dur pour se faire croire qu'on est le meilleur, alors que l'estime de soi fait terriblement défaut.

Bien sûr, ce n'est qu'un roman, mais je trouve qu'il fait appel aux plus vils instincts de l'humain, lorsqu'il se retrouve dans l'état animal, où la pulsion fait place à la raison.

Je ne vais pas me faire que des amis, avec ce billet ! N'est-ce pas Anne Sophie ? (sa critique est ici) Il faut bien qu'il y ait des aficionados de ce genre de récit pour justifier son succès !

1_etoile

pour l'encre, et le papier !

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