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Elle avait été la première femme à avoir été élue à la tête d'un pays où les femmes ont moins d'importance que les bêtes.
Son illustre père avait été à la tête d'un pays de 1971 à 1977.
De 1988 à 1990 elle rêgne, elle aussi, sur ce même pays. Elle est déstituée par son président mais revient en force en 1993 à la suite de nouvelles élections législatives. Son second mandat se termine en 1996 lorsqu'accusée de corruption.
De plus, de larges soupçons sont posés sur sa personne quand son frère, avec lequel elle entretient une forte rivalité, est tué dans une fusillade avec la police.
Mort, tu te pointes...
Afin d'échapper à la justice, elle s'exile à Dubaï puis à Londres en 1998.
Condamnée dans son pays pour corruption, elle reçoit comme sentence de ne plus avoir le droit de se représenter dans son pays chéri. De plus, le président fait voter cette même année un amendement à la constitution interdisant de faire plus de deux mandats de Premier ministre. Cette décision empêche ainsi un retour au pouvoir aux anciens Premiers ministres comme elle.
Elle devient alors une importante conférencière à travers le monde. Son statut de femme forte à la tête d'un pays majoritairement Musulman la rend hautement intéressante pour les pays autres que le sien. Elle devient aussi du coup excessivement importante pour toutes les femmes vivant en exil issue de pays majoritairement Musulman. Même si elle faiblit aux mêmes endroits que les hommes, une fois au pouvoir.
à la fois aimée et haïe dans son pays, durant l'été 2007, de longues transactions ont lieu avec le président Musharraf, pour un partage du pouvoir. Musharraf signe l'ordonnance sur la réconciliation nationale, en accordant l'amnistie à l'ancienne première ministre dans toutes les affaires judiciaires à son encontre, y compris toutes les charges de corruption. En retour, elle et son parti, conviennent de ne pas boycotter l'élection présidentielle. Elle est alors fortement critiquée par sa famille politique et certains membres du parti pour avoir signé un accord avec le chef de la junte.
Sa tête est déjà mise à prix et elle le sait.
Mort tu vagabondes, tu te cherches des ondes...
En octobre 2007, Pervez Musharraf remporte l'élection présidentielle, toutefois, la Cour suprême statue que le vainqueur ne peut être officiellement proclamé jusqu'à la décision de savoir s'il peut être président tout en restant général de l'armée.
Après huit années d'exil à Londres, elle est de retour dans son pays, afin de préparer les élections législatives de 2008. En larmes, elle est accueillie par de nombreux sympathisants dès sa descente d'avion à l'aéroport.
En route pour un rassemblement dans la capitale, deux explosions se produisent. Elle est la cible d'un attentat-suicide, dont elle sort indemne mais 136 personnes sont tuées dont au moins 50 des gardes de sécurité de son parti et six policiers (qui formaient une chaîne humaine autour de son camion pour la protéger d'éventuelles attaques) et de nombreux sympathisants.
La mort en sursis.
Le président décréte l'état d'urgence pour lutter contre l'augmentation des attentats-suicides et l'ingérence de la justice dans le domaine politique. Il annonce également le report des élections législatives prévues pour la mi-janvier. Elle appelle alors à manifester en masse contre l'état d'urgence. Plus tard, 400 de ses partisans seront arrêtés. Le Président annonce la tenue des élections législatives avant le 15 février 2008 et promet de démissionner de son poste de chef des armées avant de prêter serment pour son deuxième mandat en tant que chef de l'État. Elle est entretemps assignée à résidence pour lui éviter de participer au meeting de son parti interdit par l'état d'urgence et par crainte d'attentats. Malgré l'interdiction, elle réussit à passer deux barrages de police avant d'être stoppée. Dans la nuit son assignation est levée, le lendemain, elle participe à une manifestation organisée par des journalistes. Dans une déclaration, elle lance un appel à une longue marche pour exiger du pouvoir la fin de l'état d'urgence et le maintien des législatives à la mi-janvier. Elle est toujours assignée à résidence et bloquée par la police. La plupart de ceux qui voudront prendre part à cette marche seront jetés en prison.
Mort, mort, tu la guettes...
Elle annonce que les négociations pour un éventuel partage du pouvoir avec Musharraf sont rompues. Elle menace le président de boycotter les législatives s'il ne met pas fin à l'état d'urgence.
Elle accueille favorablement la démission du président Musharraf de la tête de l'armée mais s'est dite peu pressée de le reconnaitre comme un président civil légitime. Le lendemain, Musharraf prête serment pour un second mandat et annonce la levée de l'état d'urgence pour le 16 décembre. Le même jour, elle annonce que son parti participera aux élections législatives et provinciales du 8 janvier mais se réserve le droit de décider plus tard de les boycotter.
Mort, tu t'éloignes...
Le 27 décembre 2007, Elle se rend à une réunion du Parti du peuple dans un parc public.. En quittant les lieux, elle salue la foule à travers le toit ouvrant de son véhicule blindé lorsqu'un homme présent à moins de deux mètres tire trois coups de feu dans sa direction puis déclenche la ceinture d'explosifs qu'il porte sur lui, tuant 20 personnes et en blessant plusieurs dizaines d'autres. Grièvement blessée à la tête et ayant perdu beaucoup de sang, elle est transportée à l'hôpital.
Là, elle embrasse la mort qui flirtais avec elle depuis si longtemps.