Que vous est-il passé par la tête ?
Pourquoi cet acte aussi malheureux ?
Mais, monsieur l’agent loin d’être bête,
N’êtes-vous jamais tombé amoureux ?
Je ne parle pas d’un élan qui n’emmène pas loin.
Je vous parle d’une grande histoire d’amour.
Un récit qui anéantirait le béguin enfantin
De Roméo et Juliette pour toujours.
Il était une fois un dos. Oui, un dos nu.
Le dos d’une femme sans visage en robe rouge
Qui traverse une terrasse pensant ne pas être vu.
Le temps s’arrête. Plus rien ne bouge.
Je succombe, coup de foudre, à un dos.
Je désire l’approcher, le frôler, le rencontrer.
Pas le temps. Je n’échange ni mot, ni numéro.
Pourtant, je suis emporté par un sentiment passionné.
Deux jours plus tard, la vie me sourit et le dos aussi.
Nous sommes assis l’un derrière l’autre. Il est sexy.
C’est décidé, je l’emporte avec moi cette fois-ci.
Il ne m’échappera plus jamais. Il est évanoui.
Voilà, nous y sommes. Tous les deux allongés.
La musique romantique rythme mes baisers sur lui.
Je lui souffle mon désir de l’aimer, de le pénétrer.
Timide, il ne me répond pas et j’entends oui.
Je le perce pour le rejoindre et ne plus faire qu’un,
avec ce que vous appelez aujourd’hui l’arme du crime.
mais est-ce un crime que d’aimer quelqu’un ?
Que d’écrire l’histoire de deux corps qui riment ?
La femme, l’inconnue, a crié, s’est débattue puis tut.
Le dos et moi avons profité de chaque instant.
Nous avons fait l’amour et joui entièrement à nu.
Je me souviens : les draps était blancs et rouge sang.
Vous me comprenez monsieur l’agent ?
Parce que, pour cela, il faut avoir aimé autant.