JÉSUS M'AIME
traduit de l'allemand par Catherine Barret
Après le délirant Maudit karma, je m'attaque à ce roman en savourant d'avance le très bon moment de lecture que je vais passer en rires (car je n'ai aucun doute là-dessus).
Ça commence bien (enfin moi j'ai trouvé cette réflexion très drôle...):
"Le vrai Jésus n'a sûrement jamais ressemblé à ça, pensai-je en contemplant la reproduction de la Cène accrochée dans le bureau du pasteur. C'était quand même un Juif arabe! Pourquoi le représente-t-on presque toujours comme s'il avait été l'un des Bee Gees?"
Mais après (assez vite, à moins d'un cinquième du livre), le récit cumule invraisemblances sur invraisemblances, l'histoire devient ridiculement tirée par les cheveux, l'humour, d'un style redondant, finit par ne plus être efficace, et même par devenir un peu lourd au bout d'un moment, l'intrigue est à la limite de l'incohérence, pas crédible pour un sou, bon, on pourrait presqu'en dire autant de Maudit karma, mais ça ne m'a pas marquée autant qu'ici, ou alors la sauce ne prend plus, ou je n'étais pas en phase, en tout cas, j'ai vraiment trouvé que ça partait un peu trop dans tous les sens, comme si l'auteur avait eu trop d'idées et qu'il n'avait pas réussi à les synthétiser de manière fluide.
En bref, trop gros, trop prévisible, de l'humour à l'intrigue, l'impression générale que j'ai de ce roman est l'équivalent d'une espèce de recette où l'on aurait ajouté une pincée de trop de tous les ingrédients et que d'original, ça en devient écoeurant.
L'histoire (le résumé va paraître abracabrantesque et plein de spoilers mais bon, c'est tellement gros qu'il n'y a pas vraiment lieu de créer du suspense): Marie, la trentaine, enchaîne les déceptions amoureuses, côté boulot, c'est pas le top, en clair, l'auteur la fait correspondre au stéréotype de celle qui aurait un peu raté sa vie, jusque là tout est drôle façon Bridget Jones & co, puis arrive Joshua le charpentier (je renonce à expliquer le pourquoi du comment), qui n'est autre que Jésus revenu sur terre pour préparer le Jugement dernier. Bien sûr, Marie va en tomber amoureuse, et c'est là que tout part en chaussettes. Intervient aussi le pasteur Gabriel (qui n'est autre que l'ange qui a sacrifié sa vie d'ange pour l'amour de la mère de Marie), George Clooney et Alicia Keyes, Emma Thompson, bref une grande batterie de n'importe quoi qui peut prêter à sourire si on est dans de très bonnes dispositions d'esprit je pense, ou qui va juste lasser à force.
Un délire qui m'a laissée presque de marbre, étonnant, moi qui adore ce genre de livres normalement...
Cela dit, un petit plus original à souligner ici sont les dessins de Kata, la soeur de Marie, qui se glissent en cours de récit.
Ça reste un roman divertissant malgré tout, mais vraiment un sans plus pour moi (même limite, un avec moins...) (pardon, l'humour du roman a dû déteindre sur le mien...).