David Campese
Juste avant cette reprise du championnat je vous propose de revenir régulièrement sur les grands noms qui ont contribué à la renommé du rugby. Je vous propose de commencer dès aujourd’hui avec l’Australien David Campese.
David Campese est probablement l’un des ailiers les plus brillants et l’un des personnages les plus atypiques qu’ait connu le rugby. Il fait partie d’une génération dorée de joueurs australiens, parmi lesquels on retrouve Georges Gregan, Mark Ella, Mickael Lynagh, Nick Farr-Jones ou encore Simon Poidevin, qui contribua à faire des Wallabies l’une des grandes nations de ce sport. Cette équipe des Wallabies connaitra une montée en puissance lors des années 80 et sera sacrée championne du monde en 1991.
David Campese en 1984
Dans le pays du rugby à XIII le XV ne dispose pas de championnat national. Ce qui empêcha ‘Campo’ de pouvoir briguer un titre de champion d’Australie avec son club, le très prestigieux Randwick DRUFC avec qui il fut champion de Nouvelle-Galles du Sud par deux fois. Refusant à maintes reprises les offres alléchantes des puissants clubs de l’Australian Rugby League (ancien nom de la National Rugby League, le championnat de rugby à XIII australien) David a décidé de partir pour l’Italie, le pays de ses origines avec les clubs de Padoue et de Milan avec lesquels il deviendra champion.
Joueur au talent exceptionnel, David Campese, profitant de la blessure du titulaire Brendan Moon, fit ses débuts en équipe nationale à seulement 19 ans. Il s’agissait d’un test-match contre les All Blacks. C’est lors de la tournée de l’Argentine en Australie, la saison suivante en 1983, que Campo marqua un essai spectaculaire, éliminant son adversaire sur son désormais fameux pas de l’oie geste qui consistait à effacer un adversaire suite à un ralentissement suivi d’une rapide accélération. Il répétera à plusieurs reprises ce geste au cours de sa carrière internationale. Malgré une série de test mitigée puisque l’Argentine remporta le premier test de Brisbane 18 à 3, le vif ailier de Nouvelle-Galles du Sud commença a marqué les esprits.
1984 peut être considérée comme l’an I du rugby australien. En effet les Wallabies remportèrent le Grand Chelem lors d’une tournée en Grande-Bretagne, surclassant tout ses adversaires : l’Angleterre est défaite 19 à 3, l’Irlande 16 à 9, le Pays de Galles 28 à 9, l’Ecosse 12 à 37, la tournée s’achèvera par une victoire sur les Barbarians. Lors de cette tournée les Wallabies marque les esprits par leur grandes envolées et leur rugby super spectaculaire, parfois comparé au jeu à la française. D’ailleurs selon David Campese lui-même, si les deux sélections pratiquent un jeu tournée vers l’offensive c’est que dans les deux pays le rugby à XV n’est qu’un sport secondaire, derrière le football et le cyclisme en France et distancé par l’Australian rules et le XIII en Australie. Selon lui, les deux équipes sont obligées de jouer pour faire parler d’elles. C’est lors de la demi-finale de la première Coupe du monde en 1987, à Sydney, que la France élimine les Australiens pourtant favoris de ce mondial
Campese et Nick-Farr Jones, les héros du Mondial 91
La consécration, David Campese la connaitra en 1991. Premier sacre de l’Australie. Pourtant le parcours des Wallabies fut laborieux. On crut même l’espace d’un instant que les Wallabies, grandissimes favoris, allaient se faire éliminer par l’Irlande en quart-de-finale. C’était sans compter sur une passe aveugle de Campese. Puis les « Aussies » élimineront les All Blacks en demie avant de se défaire d’une équipe d’Angleterre complètement dépassé par les événements en finale. Campo sera le meilleur marqueur d’essai de la compétition et sera par ailleurs désigné meilleur joueur de cette Coupe du Monde.
Malgré des résultats en dents de scie, l’Australie sera désormais considérée comme une grande puissance de l’ovale. Quant à Campo, avec ses 101 sélections et ses 64 essais, il peut rentrer dans la légende de ce sport.
Par ailleurs, David Campese amateur de grands espaces et de courses folles sera également connu pour être un des plus grands joueurs de rugby à VII de l’histoire participant et gagnant plusieurs tournois avec l’Australie dont celui de Hong Kong, le plus prestigieux de tous.
Ses facéties, son goût pour la provocation devant les caméras contribueront un peu plus à façonner la légende du joueur qui entra en 2001 dans le Temple internationale de la renommé du rugby. Aujourd’hui consultant sportif pour la télévision australienne Campese est devenu un des plus ardents défenseurs du beau-jeu. N’hésitants jamais à critiquer les équipes manquant d’ambitions offensives et notamment le XV de la Rose qui entretient depuis la finale de 1991 une vieille rivalité avec l’Australie. Il fut également l’espace de deux saisons consultant pour la franchise sud-africaine des Sharks, ce qui lui donna l’idée de devenir entraineur d’une équipe professionnelle. Intéressé par le challenge de faire évoluer une équipe de jeunes joueurs au plus haut niveau, il fut un instant tenté par l’expérience du Top 14 à travers l’équipe de Montpellier. Finalement, c’est Fabien Galthié un autre joueur qui pourrait très bien rejoindre un jour le fantasque Campo dans cette nouvelle chronique qui prendra les rennes de la formation héraultaise.
Vidéo : Tournée des Wallabies en Grande-Bretagne (1984)