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Empire "usraélien" : Le début de la fin

Publié le 30 juillet 2010 par Tanjaawi
Rien ne sera plus comme avant. Le monde ne devrait plus être sous le joug meurtrier d’une seule puissance ; même à l’ONU, les peuples s’émancipent de plus en plus, et il est significatif de voir que Lula est sur les rangs pour en briguer la présidence. Faut-il rappeler que le Président du Brésil a signé un accord avec l’Iran et la Turquie ? " L’Iran, la Turquie et le Brésil sont parvenus à un accord sur une procédure d’échange de combustible nucléaire, a annoncé dimanche 16 mai le ministre turc des Affaires étrangères. (..) Le Brésil et la Turquie, opposés aux sanctions contre l’Iran et membres du Conseil de sécurité, ont entrepris de convaincre Téhéran de faire des propositions concrètes pour sortir de la crise" (http://www.rfi.fr/contenu/20100516-...).  Les Etats-Unis ne sont plus les maîtres du jeu... Empire
Précipitée par la gestion calamiteuse, à l’intérieur comme à l’extérieur, du Président Bush, la chute de l’Empire est inévitable. Je ne parlerai pas dans cet article de la guerre sournoise qui se joue entre les USA et la Chine par Corées interposées, avec pour conséquences les marées noires de part et d’autre (http://sos-crise.over-blog.com/arti...), ni de l’effondrement financier et, par ricochet, économico-social. L’Amérique aux abois utilise ses dernières cartes pour maintenir sa domination, en installant des bases militaires partout, en multipliant les conflits sur la planète, et en projetant de reprendre en mains le continent latino-américain qui lui échappe (http://sos-crise.over-blog.com/arti.... Voir aussi, par exemple, la situation au Honduras). L’un de ses Présidents n’a-t-il pas annoncé que si l’Amérique du Nord ne pouvait tenir son versant sud, elle ne pourrait jamais maintenir sa domination sur le monde ?

Dans cet article, je me contenterai d’analyser, brièvement, la situation géo-politique. Or, que voit-on ? Partout, de plus en plus de pays refusent de s’aligner sur la politique américaine, des Etats s’émancipent et nouent des liens privilégiés, bien que Washington, à prix d’or, tente de corrompre leurs dirigeants pour mieux les soumettre à ses diktats, ou qu’il essaie d’installer des marionnettes à sa dévotion. Pour exemple, je citerai l’Organisation de Coopération de Shangai, regroupant Chine, Russie, Kazkhstan, Tadjikistan, Ouzbékistan et Kirghizistan, ou encore la Communauté des Etats Latino-américains et caribéens : "Réunis les 22-23 février 2010 à Cancun (Mexique), les leaders des pays d’Amérique latine et des Caraïbes ont pris la décision de créer une organisation politique sans les Etats-Unis et le Canada. La nouvelle structure, appelée à devenir une alternative à l’Organisation des Etats américains, a vu le jour à l’initiative du président mexicain Felipe Calderón. La Russie est prête à coopérer" (http://fr.rian.ru/world/20100226/18...).
La Russie, depuis l’accession au pouvoir de Vladimir Poutine, retrouve sa place dans le concert des nations, et cette renaissance va de pair avec la montée en puissance de la Chine qui défend discrètement mais fermement ses intérêts un peu partout, comme en Afrique (mais sans bombarder les nations au préalable, elle), au grand dam d’ailleurs d’Israël qui tente de s’imposer sur le continent.
Des pays comme l’Iran ou la Syrie osent affirmer leur identité face à l’Empire, et même s’ils sont encerclés par des Etats arabes asservis à Washington, ils persistent à défendre leur Nation contre l’hégémonie anglo-saxonne, ils tiennent tête, ils résistent, ce qui à la fois leur confère un prestige énorme dans le monde et en même temps provoque le courroux des trois puissances dominantes, anglaise, américaine et israélienne - ces Etats, relayés par une Presse entièrement aux ordres, cherchant par tous les moyens à discréditer ces Nations rebelles et à insinuer qu’elles représentent un danger pour le monde, comme avant elles l’Irak pourtant dépourvu d’armes de destruction massive.
Le remodelage du "Proche-Orient élargi" imaginé par les néo-conservateurs américains et israéliens a échoué : "On y voyait tous les Etats de la région, y compris les alliés de Washington, dépecés en multiples émirats, incapables de se défendre. Tandis que la Maison-Blanche imposait à l’Irak vaincu une partition en trois Etats fédérés (un kurde, un sunnite et un chiite). Alors que rien ne semblait pouvoir arrêter ce processus de domination, le Pentagone confia à Israël le soin de détruire les fronts secondaires avant l’attaque de l’Iran. Il s’agissait d’éradiquer le Hezbollah libanais et de renverser le gouvernement syrien. Las ! Après avoir écrasé un tiers du Liban sous un tapis de bombes sans équivalent depuis la guerre du Vietnam, Israël était contraint de se retirer sans avoir atteint un seul de ses objectifs. Cette défaite a marqué le renversement du rapport de force." (http://www.voltairenet.org/article1...). Dans cette affaire, le mythe de l’invincibilité de l’armée israélienne a fait long feu : Tsahal a été défait, comme dirait le Gl de Gaulle, par un "quarteron" de citoyens décidés à défendre jusqu’au bout leur liberté. Un échec cinglant ! Quant à l’Etat-major US, il n’a "pas de stratégie de rechange après l’échec du « remodelage ». Il se préoccupe exclusivement de stabiliser ses positions" (http://www.voltairenet.org/article1...).
Un acteur jusqu’ici incontournable mais dévoué à la l’OTAN, la Turquie, se libère lui aussi du joug anglo-saxon et israélien. Ainsi, pour défendre leurs intérêts menacés, les frères ennemis turcs, iraniens et syriens ont renoué : " Tous ont réalisé qu’ils devaient s’unir pour survivre et qu’unis, ils pouvaient exercer le leadership régional. En effet, à eux trois, ces Etats couvrent l’essentiel du champ politique régional. La Turquie, héritière de l’Empire ottoman, incarne le sunnisme politique. La Syrie, seul Etat baasiste depuis la destruction de l’Irak, incarne la laïcité. Enfin, l’Iran, depuis la révolution de Khomeini, incarne le chiisme politique" (http://www.voltairenet.org/article1...).
Tandis que l’Empire anglo-saxon perd pied militairement et économiquement (l’un expliquant en partie l’autre, d’ailleurs), tandis qu’il est déconsidéré partout dans le monde et que même ses liens avec l’Etat d’Israël (jouissant de privilèges insensés, violant sans cesse le Droit, honni) sont remis en question dans ses rangs, la Turquie, située au carrefour de l’Occident et de l’Orient, émerge sur la scène internationale en tant qu’acteur indépendant, modérateur, médiateur, au confluent de deux mondes antagonistes, elle mène une politique d’équilibre entre d’une part Israéliens et Arabes, d’autre part Anglo-Saxons et non-alignés. S’arrogeant même le droit de refuser désormais à l’OTAN certaines faveurs (comme le droit de survol) jusqu’ici consenties au bras armé de l’Occident !
Certes, le Japon semble vouloir nouer des liens, notamment militaires, plus étroits avec Washington (http://www.voltairenet.org/article1...), et l’Europe s’aligne servilement sur les diktats des Anglo-Saxons et des Israéliens.
La donne européenne


L’Europe serait née du désir de paix : Saignée par deux guerres mondiales, elle ne voulait plus revivre ces événements ; Elle devait représenter une troisième voie, d’une part entre l’URSS communiste et l’Amérique capitaliste, d’autre part avec son modèle social, auxquels ses citoyens sont attachés. Aujourd’hui, celui-ci est démantelé pour servir les intérêts des grandes banques, avec des hommes comme Strauss-Kahn, maître d’oeuvre de l’Austérité pour tous les citoyens (sauf les nantis), et l’Europe loin d’affirmer une position originale, indépendante, s’est mise à la remorque des Etats-Unis, sans en tirer le moindre avantage. Au contraire, elle risque d’être impliquée dans une nouvelle guerre mondiale, au seul bénéfice des multinationales de mort (Armement, Nucléaire, Pétrole, Chimie etc) américaines, alors qu’elle ne veut plus revivre un nouveau conflit, comme la Russie d’ailleurs, sortie elle aussi exsangue des guerres mondiales, notamment de la seconde, après avoir perdu vingt millions de ses enfants et délivré l’Europe du joug nazi.
Empire
Les Russes libèrent l’ Europe du joug nazi
Dans sa clairvoyance, le Gl de Gaulle préconisait une Europe sans les Américains, et il se méfiait des Anglais : "Pour le général de Gaulle, la Grande-Bretagne est trop naturellement tournée vers les Etats-Unis pour ne pas être le « cheval de Troie » des Américains et le fossoyeur d’une Europe européenne. Ainsi, en janvier 1963, le général de Gaulle s’oppose de manière unilatérale à l’entrée des Britanniques dans l’Europe ce qui choqua particulièrement ses partenaires de l’Europe des Six qui avaient tous accepté." (http://www.lyc-7mares-maurepas.ac-v...). Sa vision de l’Europe allait de l’Atlantique à l’Oural, pour préserver la paix.
Mais si l’Europe a perdu son identité et sa liberté en se mettant sous le joug de Washington, même si le Japon fait des pas vers les Etats-Unis, partout l’influence de l’Empire est remise en question, et de plus en plus d’Etats tiennent à affirmer leur indépendance et à nouer des liens entre eux pour contenir la domination anglo-saxonne et israélienne, le monde unipolaire est battu en brèche par l’émergence de nouvelles puissances notamment en Asie ou en Amérique Latine, et la Russie comme la Chine, à un moindre degré l’Iran, le Liban ou la Syrie, et bien sûr des Etats andins, se dressent sur la route de l’Empire pour contester sa domination et la contenir.
L’Occident jouera-t-il sa dernière carte pour maintenir par la force son hégémonie ? Une guerre mondiale pourrait certes faire redémarrer la machine économique et permettre au secteur militaro-financier de tirer son épingle du jeu, mais à quel prix ? De toutes façons, l’échéance fatale ne sera que reculée, et il faudra se résoudre à l’évidence : L’Empire  "usraélien", par ses excès, est condamné. Inéluctablement.
Ce sera la meilleure chose qui puisse arriver pour les peuples qui, eux, veulent vivre en paix et se choisir eux-mêmes leur Destin...
eva R-sistons à l’intolérable
http://r-sistons.over-blog.com
Empire  
Vendredi 30 Juillet 2010 / Alterinfo

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