Profitez-en, ça n'arrivera probablement pas souvent au cours des prochaines semaines.
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Je suis donc en Afrique. Au Maghreb, plus précisément, ce qui n'est pas l'expérience africaine la plus intense qui soit - je n'ai qu'a penser à Ouagadougou, par exemple. Je ne me sens pas plus différent que lors de mon premier pas en Asie ou en Amérique du sud, mais je suis néanmoins dépaysé.
À mon arrivée au nouveau port, j'ai pris une navette vers le vieux port, et de là, me suis orienté à la recherche d'un hébergement. Le premier établissement dont j'avais une référence était complet. Un type travaillant là m'a accompagné malgré moi pour me montrer un autre hôtel, meilleur et moins cher (soupir). ne voulant pas être impoli, je l'ai suivi et l'hôtel en question était aussi complet pour des simples (quelques doubles étaient disponibles). Mon nouvel ami a négocié un prix pour moi (en arabe) et m'a informé que je pouvais avoir une chambre pour 300 dirhams *, bien au-delà de ce que j'étais prêt à mettre avec les notes et références dont je disposais. Je l'ai remercié, et comme il a compris que je n'étais pas né de la dernière pluie, il m'a abandonné. je ne savais plus exactement où j'étais, j'ai donc navigué au pif dans les rues zigzagantes entre la plage et la medina.
Je suis arrivé à Tanger avec un timing intéressant, puisque ce 30 juillet, c'est un jour semi-férié, car c'est la fête du Roi Mohammed VI. Pour l'occasion, le Roi lui-même est en ville, et par hasard, alors que je descend le boulevard Pasteur, le cortège royal passe devant une petite foule applaudissante aux abords du boulevard. Le roi, à moitié sorti de son véhicule officiel par le toit ouvrant, fait des salutations à la foule. Je sors mon appareil pour immortaliser l'événement, mais un agent de la sureté nationale m'indique clairement que c'est interdit.
(J'ai levé mon appareil, l'agent s'est matérialisé à mes côtés, a pris mon appareil dans sa main gantée en me disant: "Non, désolé". Il a relâché l'appareil une seconde plus tard, le cortège poursuivant son chemin).
Je suis revenu par un chemin imprévu vers mon auberge, en faisant un détour dans une rue commerciale à la recherche d'un dépanneur pour me procurer quelques bières pour la soirée. Mais on ne vend pas de bière dans les tiendas de Tanger. J'imagine que c'est parce que la religion dominante est l'Islam, et que la vente d'alcool doit être plus encadrées que dans les pays d'Europe. Après trois magasins sans bière, je décide de m'informer, au risque de commettre un impair. Le gentil monsieur à qui je demande s'il vend de la bière me répond: "Non, non. Pas de bière. Fine bouche, hein? Au cinéma. Par là-bas." J'ai soudainement l'impression d'être chez les Ch'tis. Moi, une fine bouche? Aller au cinéma pour m'acheter de la bière?Je trouve paradoxal mais amusant d'avoir plus de problèmes de communication ici que lorsque je me retrouve en pays anglophone ou hispanophone.
Dans les rues de la ville, on rencontre des gens aux habits traditionnels, autant hommes que femmes. Certains optent pourtant pour des vêtements occidentaux, autant les hommes que les femmes. Il n'est pas non plus rare de croiser deux amies, l'une en jeans court et camisole légère, l'autre en robe traditionnelle et hijab.
De retour à mon auberge, je prends une douche glaciale. Il y a de l'eau chaude, mais il faut d'abord prévenir le réceptionniste que l'on va se doucher, pour qu'il allume le chauffe-eau. Je ne me suis pas préoccupé de faire cette demande, puisqu'avec la chaleur de la journée, l'eau glaciale était la bienvenue.
Enfin, je me suis déniché une pizzeria-chawarmaria qui m'a préparé une très bonne pizza végétarienne sans oignons, que j'ai dégusté avec mes deux lager Casablanca. Le gars de la Fine Bouche m'a d'ailleurs taquiné au moment de l'achat de ces bières, disant que je portais un T-shirt Heineken, mais que j'achetais autre chose. J'oublie souvent que je porte une marque, avec ce T-shirt vintage acheté dans un marché à Bangkok. Je lui ai répondu que je voulais surtout essayer une marque locale et il m'a assuré que la Casablanca était excellente. Il n'avait pas tort.
Je vous quitte là-dessus, les muezzins viennent de repartir la prière.
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Photos: 1-Vue éloignée de la medina. 2- Belvédère, près de la Place de France. 3-Arche, Grand Socco. 4-Rue de la medina. Notez comme les édifices sont plus étroits en bas, pour permettre les déplacements, mais comme ils empiètent sur la rue, à partir de l'étage. 5-L'affichage peut être un peu déroutant. 6-Hammam (bains publics, genre de spa) de la medina.
Et quelques photos supplémentaires:
Dans les rues de la medina.
La mosquée de la kasbah.
Dans la medina, un père lave ses enfants à la fontaine publique.
Rue de la medina. Notez à quel point les édifices sont rapprochés aux étages supérieurs, les volets se touchent à certains endroits.
Homme à la cane, rue de la medina.
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* Calculez environ 10 dirhams pour un dollar canadien.