Un mal insidieux ronge notre enseignement et nos cursus de formation. Celui de l’inaptitude intellectuelle d’une partie de nos étudiants, fraîchement diplômés. Sans généraliser, nos universités et nos grandes écoles, malgré les réformes qu’elles ont subites, n’arrivent pas à produire des profils capables d’énoncer leurs idées, les expliquer, avoir du recul sur celles des autres... Certes, ils peuvent avoir les outils techniques nécessaires à leur évolution dans un poste donné. Mais leur promotion professionnelle et sociale bloque à un certain moment à cause de leur manque de savoir faire intellectuel. Combien de fois avons-nous eu affaire à des diplômés de grandes écoles, mais qui ne savent pas lier deux idées entre elles quand on leur demande de prendre la parole, manquant terriblement d’esprit de synthèse, sans parler des fautes de langue. Ces connexions logiques, qui doivent se développer depuis la petite enfance devient un handicap majeur dans leur vie professionnelle et sociale. La raison? Un manque terrible de lecture, de connaissance du monde...
Au delà du fait qu’elle a consacré pendant une longue période une politique d’abrutissement basée sur l’apprentissage par cœur, l’école ne dispose pas d’un cadre incitant nos étudiants à lire, à se documenter, à confronter les thèses et les idées et puis surtout à mener leurs investigations tous seuls pour arriver aux résultats.
Le discours qui consiste à dire que la lecture est une affaire personnelle est révolu. Nous devons sauver notre jeunesse montante. L’école est plus que jamais impliquée dans ce chantier.